vendredi 6 septembre 2019

L’écrivain hongrois Sándor Márai: “Je ne pouvais plus vivre dans un pays qui n’était plus ma patrie”

"Fuyant le communisme, Sándor Márai quitta la Hongrie pour l’Amérique. Où
cet écrivain en vue dans son pays vécut un exil anonyme, empli de nostalgie pour la Mitteleuropa cosmopolite de sa jeunesse. Le premier volume de son “Journal” bouleverse.
Les derniers volumes de son journal nous révéleront sans doute ce que fut la vie de Sándor Márai (1900-1989) dans son ultime refuge, la douce ville de San Diego, en Californie. Il aimait particulièrement, dit-on, le ciel tel qu’il s’offre là-bas, immense, et le parc Balboa, planté de végétation tropicale. C’est là, au bord du Pacifique, que le grand écrivain hongrois a passé les dix dernières années de sa vie, ayant quitté New York qui l’avait accueilli au début des années 1950, après qu’il eut définitivement refermé derrière lui la porte de la Hongrie. « Ce voyage n’est même plus un saut dans l’inconnu, mais l’inconnu lui-même. Une sorte de disparition… », notait-il dans ce même journal, en 1948, à la veille de quitter Budapest pour ne jamais y revenir.
« Je ne pouvais plus vivre dans un pays qui n’était plus ma patrie […]. Toutefois je crois qu’il n’est pas de plus grande douleur que celle-ci. Il m’arrive de suffoquer comme s’étranglent les gens face à la mort ou après une rupture amoureuse fatale. Son odeur, son goût, tout me manque, tout… », écrit-il encore dans ce tome inaugural qui paraît aujourd’hui en français et couvre les années 1943-1948 — il y en aura cinq en tout." La suite sur telerama.fr (article payant)

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