Le constat a de quoi alerter trente ans après la chute du mur de Berlin. Dans les pays concernés en premier chef par l’effondrement, le 9 novembre 1989, du symbole de la division du continent européen pendant la guerre froide, l’inquiétude le dispute à la défiance et à la frustration, d’après une vaste enquête d’opinion menée par l’institut britannique YouGov, pour le compte des Fondations Open Society.
Le
sondage a été réalisé du 21 août au 13 septembre, auprès de plus de
12 500 personnes dans sept pays de l’ancien bloc communiste : la
Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Roumanie,
la Bulgarie, ainsi que l’Allemagne – celle-ci étant prise dans son
ensemble en raison de la réunification survenue moins d’un an après
l’ouverture du Mur.
D’après
cette enquête rendue publique lundi 4 novembre, une majorité de
personnes considère que la démocratie est en danger dans les sept pays
étudiés. Cette crainte est perceptible non seulement en Hongrie (58 %)
et en Pologne (51 %), les deux Etats sous le coup de procédures pour
violation de l’Etat de droit au sein de l’UE, mais aussi en Slovaquie
(61 %), en Roumanie (58 %), et même en Allemagne (52 %).
Idées illibérales
A
l’exception de l’Allemagne, plus de six personnes sur dix considèrent
que l’Etat de droit est en effet menacé par le développement des idées
illibérales brandies en particulier par le premier ministre hongrois,
Viktor Orban, ou par la majorité au pouvoir en Pologne. D’ailleurs, une
proportion plus ou moins forte de sondés considère que les élections ne
sont ni libres ni impartiales dans leur Etat : 76 % sont de cet avis en
Bulgarie, 52 % en Hongrie, contre 19 % en Allemagne.
De
même, dans six des sept pays étudiés, la majorité des habitants estime
que la liberté d’expression est en danger : 67 % des Bulgares, 58 % des
Slovaques, 57 % des Polonais, 56 % des Hongrois et 51 % des Roumains
partagent ce point de vue. En Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie et
Pologne, une majorité de sondés pensent même que, s’ils critiquaient le
gouvernement de leur pays, ils en subiraient des conséquences négatives,
les plus jeunes se montrant les plus inquiets à cet égard.
Un
grand nombre de personnes interrogées a un point de vue pessimiste sur
le monde actuel : moins d’une personne sur quatre âgée de plus de 40 ans
juge que celui-ci est plus sûr aujourd’hui qu’il y a trente ans. Le
bilan est ambivalent au sujet du passage à l’économie de marché, après
la chute des régimes communistes. Si une majorité des sondés
considèrent, surtout en Pologne et en Hongrie, que la transition a été
bénéfique pour leur pays, le constat est plus sévère sur le plan
personnel. En Hongrie, Roumanie et Bulgarie, plus de 30 % des personnes
interrogées estiment que la transition économique ne leur a pas été
favorable." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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