"Cette année la sélection officielle a véritablement décidé de jouer avec nos nerfs et nos émotions. Le deuxième film en compétition vu par la rédaction, La Lune de Jupiter, du réalisateur hongrois Kornél Mundruczó, flirte entre le réalisme d’actualité et le mi-fantastique / mi-religieux. Grâce à un scénario intéressant et à la technique du réalisateur, La Lune de Jupiter coupe littéralement le souffle du spectateur.
Le film s’ouvre dans l’obscurité d’un camion conduisant des migrants syriens, prêts à s’embarquer en bateau. Une impression de déjà vu, un miroir de ce qu’il se passe dans le monde. Ils désirent rejoindre l’Europe, cela explique le titre mystérieux du film, Europe étant le nom d’une des lunes de Jupiter." La suite sur maze.fr
A voir sur arte.tv 120 min Disponible du 16/11/2020 au 22/11/2020
Dans une Hongrie raciste et corrompue, un médecin en quête de rédemption prend en charge un jeune clandestin doté d’étranges pouvoirs. Entre thriller et fantastique, une parabole sur la crise des migrants.
Des
migrants syriens tentent de traverser la frontière hongroise, quand une
violente opération de police tourne au drame. Nombre d’entre eux
périssent noyés, et Laszlo, flic en fin de carrière, n’hésite pas à
tirer sur un des clandestins en fuite, Aryan. Grièvement blessé et
laissé pour mort, le jeune homme commence alors à léviter et s’élève
dans le ciel. Tandis qu’il tente ensuite de se cacher dans un camp de
réfugiés, le docteur Stern, hanté par une faute et en quête de
rédemption, le recueille, non sans bientôt exploiter ses "dons" pour
éponger ses dettes.
Étranger à la perversion
La lune de Jupiter met en scène la tragédie des migrants au
travers d’une parabole empreinte de religiosité. Entre saint et martyr,
Aryan, dont le visage à peine sorti de l’enfance exprime l’innocence, se
débat dans une vieille Europe à bout de souffle et une Hongrie à
l’humidité hostile, claire dénonciation de celle de Viktor Orbán. Dans
une société au racisme aigre, rongée par une corruption systémique, le
jeune homme, sorte d’E.T. égaré, lévite, comme étranger à la perversion
qui l’entoure. Au-delà de la fable politique, qui oscille entre thriller
et fantastique, le film s’attache à explorer le duo ambivalent formé
par Aryan et ce médecin vieillissant et alcoolique. Car Stern voit
autant en lui un super-héros aux pouvoirs spectaculaires, dont il peut
tirer profit, qu’un instrument providentiel pour expier ses erreurs. La
fibre paternelle qui affleure chez lui, au fil de leur course éperdue
dans un Budapest en état d’alerte, finira par le réconcilier avec
lui-même.
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