jeudi 19 décembre 2019

En Europe de l’Est, le mauvais état des systèmes de santé alimente les frustrations

"Dégradation des hôpitaux, difficile accès aux soins, manque de médecins… En Hongrie, comme dans les autres pays de la région, le secteur de la santé s’est considérablement détérioré depuis la chute du communisme.
Autrefois fleuron de la médecine hongroise, l’hôpital ressemble désormais à un sarcophage décrépi. En plein cœur de Budapest, les murs extérieurs du Kutvölgyi sont faits de briques mal jointées. A l’intérieur, les mosaïques vert criard n’ont pas changé depuis la construction.
« Quand nous venions ici dans les années 1980, c’était pourtant spectaculaire », se souvient Juliana, une retraitée venue accompagner son mari atteint de la maladie de Parkinson. Le Kutvölgyi était alors réservé en priorité aux cadres du Parti communiste et faisait rêver tous les Hongrois. « Maintenant, il tombe en ruine », se désespère cette économiste forcée de continuer à travailler pour payer les nombreux coûts annexes que nécessitent les traitements de son mari. « Rien que pour le kinésithérapeute et les massages, nous devons payer 12 000 forints [35 euros] par semaine.
L’hôpital a fait l’objet d’un jeu désespérant publié en juin par le site Index. Les internautes devaient examiner une série de dix photos et déterminer si elles avaient été prises « à Tchernobyl ou dans un hôpital hongrois ». La note moyenne de 6,3 démontre que cela n’avait rien d’évident. Car le Kutvölgyi est à l’image du reste du système de santé hongrois, lui-même similaire à celui des autres pays de la région : il a mal supporté l’effondrement du communisme.

« Des lits pour les mamans »

Trente ans après la chute du rideau de fer, si le niveau de vie et de liberté des citoyens d’Europe centrale s’est indubitablement amélioré, beaucoup considèrent que ce n’est pas le cas de leur santé publique. Seuls 30 % des Hongrois et 17 % des Bulgares estiment ainsi que les changements intervenus depuis 1989 ont eu un bon impact sur la médecine, ce qui alimente les frustrations. « Dans la région, les gens savent ce que c’est qu’un village sans médecin, et les priver de certains services médicaux est la meilleure façon de renforcer l’extrême droite », analyse le politiste bulgare Ivan Krastev, spécialiste de l’Europe centrale. »" La suite sur lemonde.fr (article payant)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.