mercredi 11 novembre 2020

A Budapest, le Covid-19 force les étudiants à arrêter leur mobilisation contre les mesures d’Orban

"L’occupation de l’université de cinéma et de théâtre a été levée après que le premier ministre hongrois a ordonné un reconfinement du pays.

Après plus de deux mois d’une occupation inédite pour la Hongrie, les étudiants de la faculté de théâtre et de cinéma de Budapest (SZFE, en hongrois) ont été forcés de plier bagage, mardi 10 novembre. « En raison des restrictions épidémiologiques qui entrent en vigueur à minuit, nous devons aujourd’hui quitter les installations de l’université », ont dû annoncer les étudiants, contraints et forcés par l’évolution inquiétante de l’épidémie de Covid-19 dans ce pays d’Europe centrale où un reconfinement doit débuter mercredi 11 novembre. Ainsi se termine, vaincue par le coronavirus, une des mobilisations les plus fortes qu’a connu la Hongrie depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban, en 2010.

Bien qu’hésitant face à la résistance de 300 étudiants de cette université, le pouvoir nationaliste n’a jamais accepté d’ouvrir des négociations. « C’est décevant, mais nous n’allons pas arrêter notre mobilisation. Notre résistance est bien plus que l’occupation physique du bâtiment », assure toutefois Nora Aujeszky, étudiante en production télévisée, en promettant de revenir manifester après le Covid. « Nous n’abandonnons pas le blocus, mais l’emportons avec nous », ont ainsi déclaré ses collègues lors d’une dernière conférence de presse collective convoquée devant les bâtiments enturbannés du ruban blanc et rouge de leur université. La tutelle de cette institution phare de la culture hongroise, créée en 1865, a été transférée le 1er septembre du ministère de l’éducation à une fondation.


Un militaire à la tête de l’université

Présentée à ce titre par le gouvernement comme un gage d’autonomie, cette réforme est en réalité tout le contraire. La présidence de la fondation a en effet été confiée à Attila Vidnyanszky. Directeur du Théâtre national de Budapest, ce metteur en scène, admirateur de Viktor Orban, promeut un théâtre « fondé sur des valeurs conservatrices et chrétiennes ». Sa première décision a été de retirer à la direction tout pouvoir de décisions budgétaire et pédagogique, poussant le recteur Laszlo Upor à la démission. Les étudiants avaient alors décidé d’occuper leur université pour poursuivre leurs cours avec des enseignants grévistes. Deux manifestations pour les soutenir organisées en septembre et en octobre ont réuni des milliers de Hongrois. « Notre résistance a obtenu un niveau de soutien auquel nous ne nous attendions pas », ont souligné les étudiants dans leur communiqué." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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