"Justice, médias, éducation… Face à une opposition unie, le premier ministre nationaliste verrouille les principales institutions du pays.
En octobre, la présidente du très décrié Conseil des médias hongrois a subitement démissionné. Après presque neuf ans à la tête de cette institution où elle a fidèlement appliqué la politique de mise au pas des médias voulue par le premier ministre nationaliste Viktor Orban, Monika Karas a justifié son départ par « la recherche de nouveaux défis professionnels ». L’une de ses ultimes décisions remarquées a été le retrait de la licence de Klubradio, la dernière antenne radio critique dans ce pays d’Europe centrale. Quelques jours après sa démission, on apprenait sa nomination à la vice-présidence de la Cour des comptes.
Une simple promotion ? En Hongrie, l’opposition et la société civile en doutent. Le mandat de Mme Karas devait s’achever à l’été 2022, soit juste après les élections législatives du printemps, qui s’annoncent être les plus serrées en douze années pour le leader d’extrême droite – pour la première fois, il va devoir affronter une opposition unie. Or, « en démissionnant, Monika Karas a permis au seul parti gouvernemental actuel de nommer un président pour neuf années supplémentaires », a dénoncé l’association des journalistes hongrois.
Elle a en effet été remplacée par Andras Koltay, un universitaire tout aussi affidé au pouvoir. Gergely Gulyas, chef de cabinet de M. Orban, a répondu qu’il s’agissait d’une simple coïncidence : « Dans les démocraties constitutionnelles, les mandats ont un début et une fin, et ils ne coïncident pas nécessairement avec les cycles parlementaires. » Mais Peter Marki-Zay, le candidat désigné le 17 octobre par l’opposition pour affronter M. Orban, y voit une manœuvre, d’autant que le nouveau président du Conseil sera seulement révocable à une majorité des deux tiers du Parlement. « Si on gagne les élections, on ne pourra pas rétablir la liberté de la presse en redonnant, par exemple, des fréquences », dénonce-t-il, conscient que la majorité des deux tiers sera inatteignable." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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