"Marseille, 6h26. Bonjour, Akosh [1]. Nous t’avons souvent vu ou entendu créer au temps présent (je pense à l’immédiateté de l’improvisation) et là nous découvrons avec Nakama Terek (Nakama Spaces) une œuvre dont l’enregistrement s’étire entre 2004 et 2015, c’est-à-dire onze ans, pour une sortie cinq ans plus tard. Peux-tu nous raconter un peu la temporalité si particulière de ce disque (très uni, par ailleurs) ? Quel a été le cheminement de cet opus au fil du temps ?
Budapest, 21h16. Salut Laurent, alors il est vrai qu’à partir des années 2000, j’ai ressenti le besoin d’aller vers de plus en plus de liberté, de libérer la musique, les instrumentistes, de leurs rôles archaïques, de cultiver l’improvisation ou – comme je préfère l’appeler – le « non prévu ». Ceci m’a permis de rencontrer des gens extraordinaires, des improvisateurs hors pair, où en gros, à mon sens, il s’agit d’être en accord avec la vibration du monde en constant mouvement, d’aller vers l’autre, et ensemble vers l’inconnu, sans rien prévoir [2].
Parallèlement, je travaillais avec des compagnies de nouveau cirque, ou de danse contemporaine : il s’agissait de proposer et trouver des choses – composer – qui participent à la construction des pièces, leurs sujets – non pour les accompagner, mais pour faire partie inséparable de l’expression de l’ensemble, sous forme de spectacle vivant. Ces approches différentes ont créé une sorte d’équilibre entre cette nécessité de liberté et ma veine de compositeur, en cherchant chaque fois consciencieusement à garder une grosse part d’improvisation afin d’éviter l’enfermement dans l’interprétation d’une œuvre figée. J’ai souvent construit mes disques à partir de prises contextuellement différentes, j’y ai chaque fois découvert une richesse innée (Imafa, Kebelen…)." La suite sur leventreetloreille.com
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