"Porté par une alliance inédite qui va de la gauche à l’extrême droite, « MZP », comme on le surnomme en Hongrie où l’on met le nom de famille avant le prénom, estime être le seul à pouvoir battre le premier ministre.
S’il gagne, promis, « c’en est fini de l’illibéralisme », ce concept forgé par Viktor Orban pour décrire son régime démocratique hybride en Hongrie et qui s’est progressivement répandu en Europe et dans le monde. Désigné candidat unique de l’opposition hongroise en vue des législatives d’avril 2022 après une primaire qui a réuni plus de 800 000 électeurs, Peter Marki-Zay, 49 ans, a une ambition dévorante. « Je vais restaurer la démocratie » promet, dans un entretien au Monde, ce maire d’une petite ville de province, qui a, selon les sondages, une chance étroite de prendre la tête de ce pays d’Europe centrale où les contre-pouvoirs ont progressivement été mis au pas après douze ans de pouvoir ininterrompu de M. Orban. Lequel espère bien rempiler pour un quatrième mandat d’affilée.
L’entreprise semble immense, « avec 90 % des canaux de communication contre moi » et face « à un politicien talentueux comme Orban » reconnaît le candidat en dégustant une soupe de potiron dans un restaurant à deux pas du sublime Parlement de Budapest qu’il rêve de conquérir. « Mais c’est plus facile » pour « un candidat de droite, chrétien et conservateur », affirme-t-il aussi. « MZP », comme on le surnomme en Hongrie, où l’on met le nom de famille avant le prénom, s’est imposé face aux cadors de la gauche hongroise lors de cette primaire inédite en convainquant qu’il était le mieux placé pour battre le héros des extrêmes droites européennes. « Orban va-t-il m’attaquer parce que j’ai une famille nombreuse et que je vais à l’église tous les dimanches ? Mais j’ai été conservateur avant lui ! », adore lancer le candidat, qui se veut aussi « proeuropéen » et « anticorruption ».Il suffit de sortir dans les rues de Budapest pour voir que la partie s’annonce compliquée. Si M. Orban ne nomme jamais son nouvel opposant, des affiches proclamant « Stop Marki-Zay » dans des couleurs criardes couvrent déjà toutes les colonnes Morris de la capitale hongroise. « C’est une publicité énorme pour moi, ça va me faire connaître davantage », sourit le candidat qui, par contraste, dispose de moyens ridicules. Assis à ses côtés, son chef de cabinet sera aussi le chauffeur qui le ramènera ensuite dans sa commune de Hodmezovasarhely (prononcer od-me-zeu-va-cha-reille) ou l’attendent sa femme et ses sept enfants. Sans aucun parti politique derrière lui, il dit vouloir financer sa campagne « par des dons ». Pour l’instant ceux-ci atteignent à peine 30 millions de forints (environ 80 000 euros)." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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