"Face à la Pologne et la Hongrie, les démocraties libérales doivent être exemplaires - la France en tête.
A la suite de l'une de mes précédentes chroniques, l'ambassadeur de
Hongrie en France m'a fait l'honneur de m'écrire. Par souci d'élégance,
sans doute, il précisait que sa lettre avait aussi été adressée au
propriétaire de L'Express, Alain Weill - lequel bien sûr ne me l'a
jamais fait savoir, en vertu du principe de liberté journalistique
prévalant dans tout média qui se respecte. Cette chronique du 15 octobre
intitulée "Londres, Budapest et le champ de bonbons" relevait un trait
de caractère commun à Boris Johnson et à Viktor Orban : le syndrome de
l'enfant gâté. Selon une
conception revisitée de la solidarité à sens unique, l'un et l'autre
tentent d'imposer leur utilisation de l'Union européenne "à la carte" :
le Britannique veut la quitter en en gardant tous les avantages, quand
le Hongrois veut y rester sans en respecter les valeurs,
l'esprit de ses lois, l'Etat de droit. Pour Georges Karolyi, un tel
constat revient à "insulter la Hongrie" : "Toutes ces valeurs sont
parfaitement respectées par notre pays, mais nous nous réservons le
droit de ne pas donner à certains de ces grands principes la même
interprétation que vous", écrit-il. Alors que la procédure dite "article
7" visant
à sanctionner les pays ne respectant pas ces fondamentaux de l'UE a été
enclenchée contre son pays en 2018, l'ambassadeur veut nous convaincre
que "ce que l'on reproche véritablement à la Hongrie sans avoir le
courage de l'avouer, c'est sa position à l'égard des grands enjeux
sociétaux de notre époque : la nation, les frontières, la migration, la
famille, le mariage, la vie humaine, toutes attitudes qui ne menacent en
rien l'Etat de droit ni la démocratie".
Cet argumentaire
officiel du gouvernement de Budapest, lui ai-je répondu, vise à esquiver
ce que l'Union européenne reproche précisément à la politique de Viktor
Orban. Ce qui est en question au regard des traités de l'UE, ce sont
les piliers de la démocratie libérale et parlementaire. Et au premier
chef, outre les droits des minorités et leur protection contre les
discriminations, le respect de la séparation des pouvoirs. Indépendance
de la justice, liberté des médias : deux exigences démocratiques mises à
mal par un Premier ministre hongrois qui a su habilement et légalement
s'assurer une popularité et des réélections
successives par un contrôle croissant de l'exécutif sur le judiciaire,
et grâce à la propagande de médias aux ordres." La suite sur lexpress.fr (article payant)
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