"Arrivée aux États-Unis en 1985 alors que son pays d’origine vivait encore sous occupation soviétique, cette biochimiste discrète de l’université de Pennsylvanie collabore depuis 2013 à la société BioNtech. Ses travaux sur l’ARN messager ont inspiré les vaccins anti-Covid de Pfizer-BioNtech ou Moderna. Elle se confie à HVG, hebdomadaire hongrois de référence.
HVG : Le jour de vos 30 ans [en 1985], vous étiez licenciée du Centre de recherche biologique de l’université de Szeged dépendant de l’Académie des sciences de Budapest. Pourquoi êtes-vous partie jusqu’à Philadelphie ?
Katalin Karikó : J’ai postulé en France, en Espagne et en Angleterre et j’ai obtenu la même réponse chaque fois : vous pouvez venir, mais obtenez une bourse. Sauf qu’à l’époque c’était impossible. Finalement, j’ai décroché un emploi à l’université Temple [à Philadelphie]. Nous avons changé l’équivalent de 100 dollars, le maximum autorisé. Cinquante pour ma fille Zsuzsika, cinquante pour mon époux, Béla. Je n’avais pas le droit de changer d’argent car je disposais d’un contrat de travail à l’étranger. Nous avons revendu notre Lada, récupéré illégalement l’équivalent en dollars et dissimulé le pécule dans l’ours en peluche de Zsuzsika. Nos billets étaient des allers simples. Nous ne connaissions personne aux États-Unis et avons dû vite apprendre à nager pour ne pas couler.
Comment avez-vous mené une carrière de scientifique aux États-Unis, vous, une inconnue débarquée d’un pays situé derrière le rideau de fer ?
C’était une lutte constante. Nous avions peu d’argent et faisions très attention." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
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