mardi 29 décembre 2020

En Hongrie, Katalin Novak, ministre de la famille très conservatrice de Viktor Orban

"Cette juriste de 43 ans, mère de trois enfants, est devenue la figure de la politique nataliste du gouvernement. Dans une vidéo publiée sur Facebook, elle appelle ainsi les femmes à ne pas faire de vagues. 

En Hongrie, le pouvoir de Viktor Orban ne cesse de vanter ce qu’il appelle la « famille traditionnelle » respectant « les valeurs chrétiennes ». Si les limites de ce slogan ont pu être dévoilées par les désormais célèbres frasques de l’ex-eurodéputé Jozsef Szajer, surpris par la police bruxelloise en pleine partie fine homosexuelle, puis forcé de démissionner et de quitter le Fidesz, la formation ultranationaliste de M. Orban, le pouvoir n’a pas pour autant renoncé à promouvoir ce message en interne et en Europe. Les propos tenus le 14 décembre par la ministre de la famille, Katalin Novak, 43 ans, sont venus le confirmer.

Dans une vidéo publiée sur Facebook et intitulée, « Comment une femme peut connaître le succès ? », la ministre explique doctement, installée derrière des fourneaux virtuels, que « les femmes ne doivent pas toujours entrer en compétition avec les hommes », ou « se comparer en permanence avec les hommes en ayant une position et un salaire similaires à eux ».

Dans un pays où la natalité est une obsession nationale, elle les appelle en priorité à enfanter à coup de « soyons heureuses de pouvoir donner la vie » et de « osons dire oui à l’enfant ». Parfaitement francophone, cette juriste à la carrière internationale, mère de trois enfants, est un des piliers du gouvernement Orban où elle est une des deux seules femmes à peser, avec la ministre de la justice, Judit Varga.

Modification de la Constitution

Ses propos ont fait scandale dans un pays où les femmes gagnent toujours environ 16 % de moins que les hommes. Reka Safrany, présidente de l’Association hongroise de défense des femmes, a ainsi dénoncé une vidéo qui revient à dire « qu’une femme peut s’épanouir si elle n’essaie pas de rivaliser avec les hommes, ne veut pas de postes et autant d’argent que les représentants de l’autre sexe, mais qu’elle prend la décision courageuse de se marier et d’enfanter ».

« Nier l’égalité et promouvoir les stéréotypes discriminatoires fait partie de la guerre déclarée par le gouvernement contre ce qu’il appelle l’idéologie du genre, un terme utilisé pour pousser à la désinformation et promouvoir des programmes homophobes et misogynes », a rappelé Lydia Gall, spécialiste de la Hongrie au sein de l’ONG Human Rights Watch.

Face à la polémique, la ministre a expliqué avoir été « mal comprise », tandis que le quotidien aux ordres du gouvernement, Magyar Nemzet, a carrément accusé « la presse de gauche d’avoir déformé ses propos ». Mme Novak a notamment expliqué qu’il s’agissait de plaider pour une « collaboration » avec les hommes, mais pas de promouvoir des discriminations. « Il ne s’agit en aucun cas de ne pas avoir droit au même salaire pour la même prestation, il est incontestable qu’il ne faut pas être discriminé simplement parce qu’on est une femme », a assuré cette femme politique connue pour son ambition qui lui a permis progressivement de gravir les échelons dans l’entourage très majoritairement masculin de M. Orban." La suite sur lemonde.fr (article payant)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.