"Le 2 décembre 1956, un pianiste surgi du néant et enflamme le public du Châtelet. C'est le début pour Georges Cziffra d'une carrière étincelante qui culminera dans les années 60. Tantôt adulé, tantôt décrié, son style excessif n'aura de cesse de défrayer la chronique.
Etonnant parcours de ce petit garçon d'origine hongroise et de sang tzigane qui traversa tant d'épreuves. Benjamin de trois enfants, György Cziffra père est cymbaliste.
A neuf ans, fait rarissime, il entre à l’Académie Franz Liszt de Budapest pour suivre un cycle de haut perfectionnement, avant de bénéficier des conseils du prestigieux Ferenczi. En 1953, après bien des vicissitudes commence sa véritable carrière de pianiste à Budapest (opposé au régime communiste hongrois, il est arrêté lors de sa tentative de traverser la frontière clandestinement avec sa famille. Il reste prisonnier politique de 1950 à 1953, condamné aux travaux forcés où il exécute la dure tâche de porteur de pierres. Il lui en restera des séquelles, d'où son fameux bracelet de cuir au poignet droit qu'il portera plusieurs années encore après son exil). En octobre 1956, avec sa femme et son fils, il s’installe en France où il sera naturalisé en 1968.
Si certains critiqueront à ses débuts l'étroitesse d'un répertoire de saltimbanque, il est considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands pianistes de XXème siècle : une virtuosité vertigineuse, qui transformait les paraphrases et les rhapsodies de Liszt en jeu incandescent. Un Cziffra, disait-on pour désigner un pianiste virtuose...
Ultime épreuve, la mort de son fils, pianiste et surtout chef d'orchestre, brûlé vif dans un incendie, brisa la carrière de Cziffra. Père et fils étaient compagnons de concert, la tragédie le mit à genoux. Ses concerts se ont de plus en plus rares et plus jamais il ne rejouera avec orchestre : "la seule vue d'un piano me donnait envie de vomir, la nuit, j'agressais les passants, whisky, vodka, deux bouteilles par jour... Jusqu'en 1984, je ne me suis pas relevé, et brusquement j'ai compris que tout cela ne changerait rien à la mort de mon fils." A écouter sur francemusique.fr (1h 58mn)
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