dimanche 25 avril 2021

Carton rouge du foot allemand contre l’homophobie de Viktor Orbán

"L’entraîneur hongrois Zsolt Petry a été licencié du Hertha Berlin pour avoir critiqué son compatriote, le gardien de but du RB Leipzig, Péter Gulácsi, qui s’était exprimé en faveur des droits des homosexuels. Et a causé une crise diplomatique entre les deux pays. 

Les Hongrois Zsolt Petry et Péter Gulácsi, respectivement entraîneur de football et gardien de but, n’avaient jamais fait de vagues en Allemagne, où ils travaillaient. Mais la politique de restriction des droits des homosexuels menée par Viktor Orbán dans leur pays d’origine a subitement rattrapé les deux sportifs et fait d’eux le symbole des divisions des Hongrois sur les questions de genre et de diversité.

Entraîneur de gardiens au Hertha Berlin, Zsolt Petry, 54 ans, a en effet été limogé mardi 6 avril pour avoir « fait des déclarations qui ne correspond[ai]ent pas aux valeurs du club » dans une interview à un quotidien de propagande du gouvernement hongrois, Magyar Nemzet. En cause : la façon dont il a critiqué son compatriote Péter Gulácsi, 30 ans, qui, lui, est gardien du RB Leipzig.

Post Facebook

Tout est parti, le 23 février, d’un bref post Facebook. Au-dessus d’une photo le montrant avec un symbole défendant les familles homoparentales dessiné sur la main, Péter Gulácsi, international hongrois passé par le FC Liverpool, rédige un bref plaidoyer « pour les familles arc-en-ciel ». « Plus vous passez de temps à l’étranger ou parmi des personnes différentes, plus vous vous rendez compte que le fait de ne pas être identique ne fait que rendre le monde plus coloré et que la chose la plus importante est l’amour, l’acceptation et la tolérance envers les autres », affirme-t-il, en hongrois, avant d’implorer : « Dénonçons la haine, soyons plus tolérants et plus ouverts ! »

« Vivant à l’étranger depuis plus de quatorze ans », le gardien du club de Leipizig ne s’attendait probablement pas à ce que son message soit accueilli par un tombereau de haine et d’intolérance dans son pays d’origine, devenu de plus en plus homophobe depuis le retour au pouvoir, en 2010, du premier ministre nationaliste Viktor Orbán. A son initiative, le pays d’Europe centrale a progressivement réduit les droits des homosexuels, jusqu’à faire inscrire, en décembre, dans la Constitution que « la mère est une femme, le père est un homme » pour interdire l’adoption aux couples homosexuels. Tout cela au nom de la défense des « valeurs chrétiennes » de la Hongrie, dont Orbán se veut un farouche défenseur.

Débat relancé

Le post de Péter Gulácsi a été aussitôt vivement critiqué dans les médias pro-gouvernementaux et sur les réseaux sociaux, au point que le footballeur a depuis préféré se réfugier dans un prudent silence. Dans le football hongrois, on se tient d’autant plus à distance de la politique que Viktor Orbán abreuve largement son sport préféré de fonds publics. Un commentateur de football d’une chaîne de télé proche d’Orbán a ainsi été licencié après avoir pris la défense du gardien et salué « son courage »." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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