"Près de la frontière hongroise, un ancien professeur de philosophie héberge des réfugiés dans sa maison aux allures d’auberge espagnole. Le site d’information hongrie Telex s’y est invité. Partir ou rester, en plein dilemme, ils racontent comment leur vie est bouleversée.
Au sixième jour de la guerre, nous nous sommes rendus à Berehove, en Transcarpatie [à l’extrême ouest de l’Ukraine]. La moitié des 23 000 habitants de la ville ont quitté le pays, profitant notamment de la proximité avec la frontière hongroise. Parallèlement, la Transcarpatie est devenue l’un des principaux refuges des civils fuyant le conflit depuis les territoires intérieurs et la capitale, Kiev. Ces personnes ne souhaitent pas ou ne peuvent déjà plus quitter le pays, mais entendent à tout prix maintenir leur famille le plus loin possible des combats. Tandis que les hôtels et les pensions de Berehove affichent complet, la solidarité s’organise en ville avec des lits, de la nourriture et des vêtements.
Dans la cour d’une école abandonnée servant d’asile temporaire aux déplacés, une coordinatrice bénévole nous explique que la majorité des réfugiés attendent de rallier Oujhorod, point de départ des trains vers la Hongrie. Toute la région se prépare à d’autres vagues de réfugiés. Les premiers arrivants se sont précipités sur les hébergements traditionnels. Les suivants ont trouvé un toit chez des habitants du coin proposant des appartements ou des chambres. Nous rencontrons une famille venue chercher des couvertures avant de regagner la maison d’un certain Dmitro. Nous leur tenons compagnie afin de connaître l’histoire de celui qui les accueille et des familles hébergées.
Lieu surréalisteDmitro enseignait la philosophie à Kiev. Après avoir cessé son activité de professeur, l’homme aux cheveux poivre et sel a acheté, en 2008, à Berehove, une vieille maison bâtie en 1932, et a transformé l’endroit en lieu surréaliste. Dans la partie originelle, le salon accueille parfois des représentations théâtrales ou des concerts. Le secteur réaménagé ressemble à une sorte de château enchanté avec des cordes d’escalade, des escaliers secrets, des mansardes et des chambres cachées derrière une bibliothèque. C’est là que Dmitro héberge quatre familles de Kiev dont de nombreux enfants, soit vingt personnes. Chacune bénéficie de sa chambre et de son espace d’habitation.
Jurij garde un œil attentif sur son ex-épouse, sa fille et son fils. Économiste de formation, il débarque de Kiev. Il travaillait dans une ferme biologique. Jurij ne sait pas encore s’il retournera vers la capitale pour donner un coup de main, mais il participe à la coordination des aidants sur le Net. Jurij aurait aimé que son ex-femme et ses enfants quittent l’Ukraine, mais ils refusent de partir sans lui, d’où leur présence en Transcarpatie. L’homme se dit prêt à les convaincre de plier bagage si la guerre devait se propager jusqu’ici. La famille choisirait plutôt la Pologne ou la Slovaquie par confort linguistique.
Denis est arrivé de Kiev en voiture avec sa mère, son épouse, trois petits..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
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