"Depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre hongrois, la jeune femme se bat au quotidien à la tête du Comité Helsinki pour le respect des droits de l’homme, en particulier ceux des réfugiés.
Marta Pardavi reçoit dans son petit bureau du centre de Budapest, dans ce quartier juif qui est le cœur de la vie nocturne, mais aussi celui de la résistance à Viktor Orban, le premier ministre nationaliste qui gouverne la Hongrie depuis bientôt douze ans. Dans ce pays d’Europe centrale où la démocratie a été progressivement rognée sous le coup des réformes successives visant à affaiblir tous les contre-pouvoirs, la militante de 47 ans est devenue une des principales figures de ces organisations non gouvernementales qui continuent courageusement leurs actions malgré le harcèlement juridique et médiatique du pouvoir.
« Je refuse de parler de guerre, car c’est la rhétorique qu’Orban veut imposer, il crée une polarisation toxique avec l’argent du contribuable », prévient-elle quand on veut lui faire parler de son combat quotidien à la tête de la branche hongroise du Comité Helsinki, une association internationale de défense des droits humains, créée pendant la guerre froide et qui ne subsiste plus que dans quelques pays comme la Hongrie. Mme Pardavi a commencé à y travailler en 1995, quand cette ONG de protection des détenus politiques sous le communisme s’est spécialisée dans la protection des demandeurs d’asile après la chute du mur de Berlin.« A l’époque, on avait l’impression que tout allait de mieux en mieux. Dans le cadre du processus d’adhésion à l’UE [effective en 2004], il y avait une influence grandissante des standards européens », se remémore-t-elle en racontant comment ses équipes intervenaient dans les centres de rétention pour améliorer les conditions de vie des migrants, voire en faisant fermer les institutions les plus indignes. Tout change avec la crise des réfugiés de 2015.
Loi anti-ONGFace aux centaines de milliers de migrants venus de Syrie ou d’Afghanistan transitant par le pays d’Europe centrale, Viktor Orban prend un ton de plus en plus radical contre l’immigration, fait construire une clôture de 4 mètres de haut à la frontière et réduit progressivement le droit d’asile à néant dans son pays. « A cette époque, on était un peu les seuls en Hongrie à dire que c’étaient des réfugiés », se souvient la militante, témoignant de l’hostilité assez généralisée dans ce pays angoissé par son improbable disparition.
Marta Pardavi et ses équipes vont s’appuyer sur leurs compétences légales pour attaquer une à une les lois antimigrants de Viktor Orban, lui-même ancien étudiant en droit. Avec succès : la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour de justice de l’Union européenne vont toutes deux successivement casser les lois hongroises. En retour, le pouvoir fait adopter en 2017 une loi anti-ONG qui marquera un tournant dans l’histoire de la vie civique hongroise. Celle-ci prévoit que toutes les associations recevant des fonds internationaux, comme le Comité Helsinki, se déclarent comme « organisation bénéficiant de financements étrangers », sur le modèle de ce qu’a fait Vladimir Poutine en Russie." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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