"Enquête - Entre 1940 et 1944, des militaires français évadés des camps de prisonniers allemands trouvèrent refuge dans cette bourgade de Hongrie au cadre idyllique. Le pays, pourtant allié du IIIe Reich, leur a offert une extraordinaire liberté.
Cette histoire-là ne tient qu’à un fil. Il n’y a plus de témoins pour la raconter. Pas de commémoration pour la célébrer. Aucun manuel scolaire, français ou hongrois, pour l’enseigner. Rien, hormis quelques travaux universitaires et une poignée de recueils de souvenirs au tirage confidentiel.
Un film, tout de même, avec André Dussollier : Paradis provisoire (1981), du réalisateur magyar Andras Kovacs. Et aussi une plaque, scellée en 1992 sur la rive sud du lac Balaton : « En reconnaissance pour l’hospitalité de la Hongrie aux prisonniers de guerre français évadés des camps nazis. » Ces mots, gravés dans le marbre, résument une fantastique aventure : celle du millier de soldats échappés des geôles autrichiennes, silésiennes et polonaises qui ont trouvé refuge chez les Magyars, entre 1940 et 1944. Dans le pays, pourtant allié du IIIe Reich, ils ont été bien accueillis, choyés même, libres ou presque d’aller et de venir, de travailler, de s’amuser, d’aimer, jusqu’à l’invasion allemande de mars 1944.
« J’ai relaté cet épisode méconnu aux directeurs successifs de l’Institut français de Budapest, indique Magda Szabo, ancienne responsable de la Fondation franco-hongroise pour la jeunesse. L’un d’eux ne m’a même pas crue… » La ténacité a pourtant fini par payer. Sous l’impulsion de l’ambassadrice de France, Pascale Andréani, une salle commémorative, inaugurée le 29 mars, retrace l’épopée de ceux que l’on appelle en Hongrie les francia menekültek, les réfugiés français.
Ce mini-musée ne se trouve pas à Budapest, mais à 150 kilomètres de là, au premier étage d’une bâtisse centenaire plantée près des eaux scintillantes du lac Balaton. Balatonboglar, la « perle du Balaton », est une petite station balnéaire, désertée en hiver, bondée en été. Deux kilomètres de criques sablonneuses et de berges verdoyantes, des restaurants, des voiliers, un curieux belvédère en forme de sphère métallique perché sur la colline. Ici, de 1942 à 1944, les évadés français furent regroupés par les autorités militaires hongroises, quelques semaines ou quelques mois, le temps pour eux de trouver un emploi et un logement..." La suite sur lemonde.fr (article payant)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.