jeudi 11 décembre 2025

László Krasznahorkai, un Nobel qui parle des anges… faute d’espoir

« Mes réserves d’espoir sont définitivement épuisées, je parlerai donc des anges. » C’est par cette phrase que László Krasznahorkai ouvre sa leçon de Nobel, dans la langue mystérieuse des magyars, prononcée à Stockholm à l’occasion du prix de littérature 2025. Un point de départ radical, à l'image de son oeuvre, où Satan est bien le Maître de la Terre, et où l'absurde dignité est la seule réponse possible.

Récompensé « pour une œuvre puissante et visionnaire qui, au milieu d’une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l’art », l’écrivain hongrois choisit pourtant de se tenir aux franges du désespoir. Sa leçon, construite en trois mouvements — anges, dignité humaine, révolte — dessine un constat d’extrême lucidité.

Des anges sans ailes

Le Hongrois commence par une scène presque burlesque, comme dans la première scène des Harmonies Werckmeister : il affirme qu’il ne se tient pas devant le micro, mais qu’il marche en rond dans « une petite tour » construite en planches de sapin bon marché, à flanc de colline. C’est dans ce lieu précaire qu’il médite sur les anges - mais pas ceux des tableaux de Giotto ou Fra Angelico.

Les « anciens » anges, rappelle-t-il, étaient des messagers, indissociables de la parole divine qu’ils portaient. Ils descendaient vers les humains avec une annonce, un ordre, une promesse. Ils attestaient d’un « en haut » bien réel, structurant notre représentation du monde en un axe clair : au-dessus / au-dessous, le ciel et la terre." La suite sur actualitte.com

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