samedi 2 novembre 2019
Les braises d’un «Journal» : Sándor Márai de la guerre à l’exil
"C’est l’histoire d’un écrivain célèbre, cultivé, bourgeois, polyglotte,
humaniste, qui observe avec une émotion lucide le monde dans lequel il
est plongé, où tout ce qu’il incarne est deux fois piétiné, par les
fascistes hongrois et les nazis d’abord, par les communistes ensuite : «Je
suis un écrivain "bourgeois". Oui, c’est vrai. Je suis né dans une
famille bourgeoise, j’ai été éduqué au sein d’une culture bourgeoise. Et
la bourgeoisie européenne a beaucoup donné à l’humanité. Si cette
couche de la société périt, eh bien, que je périsse avec elle.» Cet homme, le Hongrois Sándor Márai, l’auteur du Premier Amour et des Braises,
a tenu de 1943 à sa mort, en 1989, un journal. Il n’a été publié dans
son intégralité, en Hongrie, que récemment. Des cinq tomes couvrant la
période allant de 1943 à 1948, celle où ont lieu les événements qui vont
le conduire à l’exil, les éditions Albin Michel tirent un volume de
morceaux choisis. Ce volume suffit pour comprendre qu’il s’agit d’un des
grands journaux européens, comparable à ceux d’André Gide et de Julien
Green, qu’il lit d’ailleurs alors en français, mais plus intense et plus
concret, car écrit au cœur de la tempête et non à sa périphérie. Les
entrées ne sont pas datées, c’est sans importance : la précision établit
la chronologie." La suite sur liberation.fr
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