"Présenté à la Berlinale en 1994, «le Tango de Satan», fresque crépusculaire du cinéaste hongrois inédite en France, déploie sur sept heures et vingt minutes une impressionnante cosmologie de la douleur dans une campagne communiste embourbée.
Les araignées ont-elles une odeur ? Et si oui, laquelle ? Une
éducatrice canine nous racontait avoir récupéré, un jour, un chien noir
dont les oreilles étaient sectionnées en deux dans le sens de la
longueur. Les enfants de la famille de ses maîtres avaient entrepris,
par jeu, de les découper aux ciseaux. Comme le chien hurlait, un des
parents avait tenté de lui agrafer la bouche ; les stigmates restant
visibles des mois plus tard sur la gueule de l’animal. En Espagne, une
tradition encore vivace veut qu’un lévrier ayant perdu une course soit
humilié en public : la même éducatrice canine a vu l’un d’eux attaché
par le cou à une voiture dévalant les rues.
Œuvre monumentale affichant sept heures et vingt minutes au compteur
et adaptation du premier roman de l’écrivain et ami László
Krasznahorkai, le Tango de Satan, du cinéaste hongrois Béla
Tarr, sort en salles ce mercredi, un quart de siècle après sa
présentation au festival de Berlin, en 1994, où il avait reçu le prix du
jury œcuménique." La suite sur liberation.fr (article payant)
mercredi 12 février 2020
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