samedi 22 février 2020

En Hongrie, Orban veut des bébés à tout prix

"Pour lutter contre le vieillissement de la population sans recourir à l’immigration, le premier ministre hongrois vient de nationaliser provisoirement plusieurs cliniques spécialisées dans la PMA.
A 75 ans et 9 000 bébés éprouvettes au compteur, le professeur Janos Konc s’apprête à vivre une consécration professionnelle. D’ici mars, ce ponte hongrois de la procréation médicalement assistée (PMA) va inaugurer les locaux du nouvel Institut national de la reproduction humaine dans un des principaux hôpitaux de Budapest, le Szent Janos. « Nous allons avoir 2 400 m² de locaux. Quand j’ai commencé en 1991, on n’en avait que 90 », se réjouit le médecin, qui a revêtu sa blouse blanche pour montrer le chantier en cours dans un des pavillons de cet hôpital délabré. Le gouvernement hongrois a investi 1,2 milliard de forints (3,5 millions d’euros) pour doubler l’activité des équipes du professeur Konc. Et favoriser ce qui est devenu une priorité nationale : les bébés.
En déclin démographique ininterrompu depuis 1981, la Hongrie multiplie depuis des années les mesures natalistes, dans le but d’essayer d’inverser la tendance. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le premier ministre nationaliste Viktor Orban a encore renforcé cette tendance en annonçant l’instauration d’une exonération totale d’impôts pour les mères de famille de plus de quatre enfants ou de prêts hyperavantageux pour les parents… En décembre dernier, cette politique a franchi un palier supplémentaire avec l’annonce d’une mesure spectaculaire : la nationalisation de presque toutes les cliniques de fertilité du pays. A la surprise générale, un décret adopté le 19 décembre 2019 précisait ainsi que six cliniques privées du pays étaient ­nationalisées sur-le-champ en raison de « l’exercice d’activités d’importance stratégique nationale ». Dans la foulée, le gouvernement annonçait que les traitements, déjà quasiment gratuits jusqu’à cinq tentatives, seraient désormais totalement couverts par la Sécurité sociale à partir du 1er février. En plaçant cette décision dans la lignée de sa politique visant à refuser tout recours à l’immigration, Viktor Orban a expliqué lors de sa conférence de presse annuelle, le 9 janvier, que « si nous voulons des enfants hongrois plutôt que des immigrés, la seule solution est de dépenser autant que possible pour soutenir les familles »." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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