"Le blocage des prix instauré sur le gaz et le pétrole par le premier ministre hongrois, avant sa réélection, perdure. Un paquet d’impôts sur les « profits exceptionnels », décidé après le scrutin, s’abat en revanche sur les entreprises pour financer ses nombreuses promesses.
Le casse-tête quotidien de Laszlo Gepesz se mesure à l’ampleur des textes imprimés sur des feuilles A4 et collés sur les pompes de sa petite station-service de Martonvasar, ville rurale de la périphérie de Budapest. Dans un langage juridique abscons, ils expliquent en hongrois et en anglais les conditions de la mise en œuvre du blocage des prix du carburant et du gaz appliqué depuis novembre 2021 sur décision expresse du premier ministre nationaliste, Viktor Orban. Il faut absolument présenter une carte grise d’un véhicule immatriculé en Hongrie, il est impossible de se présenter avec des bidons, les agriculteurs doivent venir avec leurs machines…
Régulièrement, il n’y a de toute façon plus de carburant, car M. Gepesz, 65 ans, a de plus en plus de mal à s’en procurer. « Je n’ai déjà plus de gaz depuis quinze jours, explique le propriétaire et vice-président de l’association des stations-service indépendantes, mercredi 8 juin. Et pour le carburant, je dois souvent arrêter les pompes le week-end, car le distributeur n’est pas en mesure de m’en fournir suffisamment et que plus aucun autre n’accepte de me livrer. » Tout cela est la conséquence du spectaculaire blocage de prix entré en vigueur sept mois plus tôt, en amont des élections législatives du 4 avril remportées largement par M. Orban. Le litre est bloqué à 480 forints (1,22 euro), le prix actuellement le plus bas de toute l’Europe.
Avec un cours qui atteindrait normalement plus de 700 forints le litre, Ferenc, qui vient faire le plein de sa BMW rouge, économise ainsi devant nos yeux près de 28 euros. « Je n’en ai pas forcément besoin, mais cela fait du bien », se réjouit-il. Depuis que ces prix bas attirent en masse les automobilistes des pays voisins, le gouvernement hongrois a décidé de mettre fin au « tourisme pétrolier » en interdisant aux voitures étrangères de profiter du prix bloqué. Dénoncée comme contraire au droit européen par le gouvernement croate et la Commission européenne à Bruxelles, la mesure est défendue mordicus par Budapest. « L’UE [Union européenne] doit comprendre qu’il y a une situation de guerre et qu’il est nécessaire de déroger aux règles », a plaidé M. Orban, vendredi 10 juin." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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