"Pour lutter contre la mainmise des gouvernements polonais et hongrois sur les médias indépendants de leur pays, l’universitaire polonaise Edit Zgut-Przybylska appelle la Commission européenne, dans une tribune au « Monde », à une action en justice immédiate et à une suspension indéfinie de tout financement.
Le contrôle des médias par le pouvoir en place est l’une des principales causes du recul de la démocratie en Europe centrale et orientale. Les débats électoraux en Pologne se concentrent pour une grande part sur la fausse question référendaire sur l’immigration, malgré le scandale lié au trafic de visas qui ébranle l’administration en place.
En attisant les craintes d’ingérence étrangère et en exploitant le pouvoir informel des médias, Jaroslaw Kaczynski, du parti Droit et justice (PiS) au pouvoir en Pologne, s’inspire de son homologue hongrois, Viktor Orban, ce qui laisse présager un scénario inquiétant pour la qualité des élections. Cette campagne s’inscrit dans un contexte de poursuites judiciaires engagées par l’UE à l’encontre de la Pologne en raison de son mépris persistant des normes démocratiques et des valeurs fondamentales du bloc européen.
En effet, la Commission européenne a lancé la première activation du mécanisme de conditionnalité de l’Etat de droit à l’encontre de la Pologne et de la Hongrie. Cette procédure vise à protéger le budget et les intérêts financiers de l’UE face aux violations de l’Etat de droit de l’un de ses membres.
Affaiblir les contrepouvoirs et les institutions démocratiquesLa Commission européenne retient actuellement environ 30 milliards d’euros de fonds structurels destinés au gouvernement de Viktor Orban, tandis que la Pologne s’est vu interdire l’accès à plus de 35 milliards d’euros d’actifs liés au plan de relance Covid-19. Mais cette nouvelle détermination à utiliser les fonds comme levier ne fera plier ni le Fidesz ni le PiS si elle ne s’accompagne pas d’une réelle volonté politique du Conseil européen et de la Commission européenne pour faire respecter les règles.
Peu d’Européens savent à quel point le Fidesz d’Orban et le PiS de Kaczynski tordent les règles du jeu afin d’affaiblir les contrepouvoirs et saper les institutions démocratiques dans leurs pays. Ce n’est pas surprenant, puisque ni l’un ni l’autre n’emploient de méthodes ouvertement oppressives pour atteindre ces objectifs. Ils instrumentalisent plutôt la loi pour servir leurs objectifs autoritaires.
Chacun des deux pays y parvient de manière différente. En Pologne, le favoritisme politique et le népotisme ont installé un nombre sans précédent d’alliés du PiS à des postes de haut niveau au sein de l’Etat de manière non transparente, ce qui a permis à Kaczynski de maintenir sa fragile coalition.
La mainmise de l’Etat
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