jeudi 14 décembre 2023

Reportage. Asotthalom, capitale de la colère hongroise contre les migrants

"Confrontée à un flux continu depuis l’été 2015, cette commune limitrophe de la Serbie ne cache pas sa frustration face à une crise qui perdure et qui est aggravée par les passeurs, malgré la double clôture barrant la frontière. Récit de l’hebdomadaire “Magyar Hang”. Le bruit métallique d’une échelle résonne. Nous entendons des morceaux d’une conversation en arabe et le bourdonnement d’un petit groupe. Une pince s’active. Chaque coup élargit le passage taillé sur le sommet de la clôture. Nous sommes couchés en silence derrière des broussailles, à quelques mètres de la barrière frontalière. Vingt policiers hongrois et slovaques et le garde champêtre d’Asotthalom, Sandor Nagy, nous accompagnent. Nous attendons qu’un groupe d’au moins 100 migrants franchissent la barrière pour que les policiers puissent les interpeller.

Nous assistons à la manœuvre par hasard. Un peu plus tôt, une équipe de policiers s’était approchée de nous en sortant des buissons. Les agents se méfiaient, mais le robuste et barbu garde champêtre avait sauvé la situation avec quelques paroles amicales. Sa fonction comptait aussi. Grâce à lui, nous avons pu être témoins de la lutte quotidienne et inégale entre la police et les passeurs.

Policiers attaqués

“Entre 1 500 et 2 000 migrants traversent les portions frontalières d’Asotthalom et Morahalom en une nuit. Enfin, c’est ce que voient les caméras, mais il y a des secteurs qui ne sont pas couverts. Et quand il y a du brouillard, elles ne valent rien”, affirme Sandor Nagy au début de notre tournée. Selon lui, attraper un dixième d’entre eux est une bonne opération pour les policiers, moins nombreux et moins bien armés que les passeurs. Les traces de la guerre silencieuse pour le contrôle du secteur sont partout. “De nombreux sentiers abondamment fréquentés mènent aux champs côté hongrois. Des bouts de bois, voire des bûches entières, traînent sur les barbelés en haut de la clôture. Les migrants les jettent sur les 4 × 4 des policiers ou leur balancent des briques”, explique le garde champêtre. Sur le chemin de patrouille, entre les deux barrières, le passage d’un pick-up de police à la vitre arrière détruite confirme les dires de Sandor Nagy.

Les assaillants utilisent des pierres dans le meilleur des cas, mais les passeurs afghans les jettent avec une précision redoutable, juge Nagy. Les passeurs se présentent régulièrement armés près de la clôture. “La semaine dernière, trois types avec des kalachnikovs escortaient un groupe de migrants. S’ils veulent vraiment qu’un groupe passe, ils s’en tapent que..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.