"Formée par György Lukács, fondatrice de l’Ecole de Budapest, professeure à Melbourne et à New York, la philosophe hongroise, morte il y a un an, lutta contre tous les totalitarismes. «La Valeur du hasard. Ma vie» retrace son parcours et ses combats pour l’humanisme et la liberté.
Elle aimait passionnément la musique. Les musées, les villes d’art italiennes, les apéritifs en terrasse, les discussions infinies entre amis, la lecture, les voyages, les excursions en haute montagne, les promenades dans les bois. Et la mer, les fleuves, les cascades, les torrents, les étangs, les lagunes, les thermes, les piscines… Si elle avait pu, elle eût vécu dans l’eau. La veille de sa mort, elle est allée nager dans le lac Balaton, aux flots trop froids pour une dame de 90 ans. C’était l’été 2019.
Les troupes allemandes occupent la Hongrie le 19 mars 1944. Agnes Heller avait 15 ans. «C’était un dimanche. Nous avions appris l’invasion le matin et j’avais des billets pour l’après-midi, pour un concert de Stravinski, "l’Oiseau de feu". Je dis à mes parents : "Je vais au concert." Ma mère me dit que j’étais folle […] Mon père répondit : "Vas-y donc !" Il était d’avis que je devais utiliser au maximum le temps et les occasions, tant que j’étais en vie.» La suite sur liberation.fr (article payant)
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