Il y a un siècle, par le traité de Trianon, la Hongrie perdait les deux tiers de son territoire. Ravivée par les nationalistes, la plaie continue de diviser la société hongroise, et d'attiser les tensions en Europe centrale.
Ratifié
à Versailles le 4 juin 1920, le traité de Trianon a acté, après la fin
de la Première Guerre mondiale, le démantèlement de l’Empire
austro-hongrois de la puissante Maison impériale des Habsbourg. En dépit
des récriminations de sa délégation, la Hongrie s’est alors trouvée
amputée des deux tiers de son territoire. Un siècle plus tard, en août
2020, le président Viktor Orbán inaugure en grande pompe à Budapest un
mémorial sur lequel figurent les noms des 12 500 localités qui
appartenaient à la Hongrie avant que les frontières de l'Europe ne
soient redessinées par les puissances victorieuses. Un monument érigé
pour symboliser l'unité de tous les Hongrois, y compris les 1,8 million
qui sont, depuis, devenus des citoyens roumains, ukrainiens, serbes ou
slovaques. Alors que la blessure divise toujours la société hongroise,
le Fidesz, le parti au pouvoir, souffle sur les braises d’un
ressentiment national qu’il entend corriger à sa façon : depuis dix ans,
un passeport hongrois – avec le droit de vote afférent – est
généreusement accordé à sa diaspora dans les pays voisins.
Injustice
De quel poids le traité de Trianon a-t-il pesé sur l’histoire de la
Hongrie au XXe siècle, notamment dans l’entre-deux-guerres et durant la
Seconde Guerre mondiale ? Que représente ce traité, vécu comme une
injustice par les nationalistes magyars, pour la jeunesse hongroise
actuelle ? Quels risques fait-il courir à la stabilité européenne ?
Nourri d’archives, d’analyses (historiens, universitaires,
journalistes…) et d’enquêtes sur le terrain, le panorama documenté d’une
question brûlante d’actualité.
Pays : Allemagne
Année : 2020
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