mercredi 23 juin 2021

« Nous n’acceptons pas que l’UEFA envisage de faire jouer la finale de l’Euro de football à Budapest »

"Tribune - Collectif
Les dirigeants du football européen donnent un mauvais exemple alors que le premier ministre hongrois Viktor Orban bafoue les règles sanitaires autant que la démocratie, dénoncent dix universitaires dans une tribune au « Monde ».

Pour son soixantième anniversaire, la Coupe d’Europe des nations se joue entre vingt-quatre pays, dans onze villes du continent. La finale doit se jouer à Londres, dans le mythique stade de Wembley, le 11 juillet.

On apprend pourtant que l’UEFA [Union des associations européennes de football européen], qui organise le football européen, exerce un chantage sur le gouvernement britannique. Celle-ci demande à celui-là d’exonérer des mesures sanitaires anti-Covid-19 ses 2 500 invités VIP à la finale.

En cas de refus, la finale sera jouée à Budapest – c’est-à-dire dans un des seuls stades de la compétition qui se passe de jauge et de gestes barrières. Ce stade s’est de plus singularisé lors des deux matchs qui s’y sont déjà joués mi-juin par le déploiement d’une banderole anti-LGBT et d’insultes homophobes visant la star portugaise Cristiano Ronaldo, puis de « cris de singes » et d’invectives racistes dirigés contre les joueurs français N’Golo Kante, Paul Pogba, Kylian Mbappé et Karim Benzema.

Les dirigeants de la bureaucratie du football européen ne donnent pas seulement le mauvais exemple de l’absence de civisme. Ils affichent un mépris nobiliaire pour les 900 000 Européens morts du Covid-19 (au bas mot) et tous les supporters ordinaires qui effectuent les gestes barrières et se plient aux mesures de lutte contre la circulation du coronavirus.

Un bras d’honneur

Mais ce n’est pas tout. L’UEFA prend de fait parti en refusant le projet de la ville de Münich d’illuminer son stade aux couleurs arc-en-ciel des fiertés LGBT lors du match Allemagne-Hongrie du 23 juin. En agitant le spectre d’une finale jouée à Budapest, l’UEFA adresse un bras d’honneur à l’écrasante majorité des Européens pour qui l’Etat de droit, le pluralisme, la tolérance, la démocratie et les droits sociaux donnent sens à leur sentiment d’appartenance à l’Europe.

La Hongrie est en effet dirigée depuis 2010 par un premier ministre, Viktor Orban, et un parti, le Fidesz, qui les sapent et les érodent méthodiquement. Et qui, au prétexte de construire des grands équipements, dont des stades de football qu’ils instrumentalisent, détournent les fonds européens au profit d’une clientèle d’obligés et de membres de leurs familles. Une équipe de courageux universitaires menée par Magyar Balint a décrit en détail pourquoi et comment il convient de nommer « Etat mafieux » la Hongrie de Orban." La suite sur lemonde.fr (article payant)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.