vendredi 18 juin 2021

“Taxidermie” sur Mubi : une curiosité hongroise gore, drôle et charnelle

"Présenté à Cannes il y a quinze ans dans la sélection Un certain regard, “Taxidermie”, du hongrois György Pálfi, avait causé quelques remous. Cette fable surréaliste radicale en a laissé plus d’un KO. À (re)découvrir sur Mubi.

Notre critique de “Taxidermie”

On n’est pas obligé d’aimer Taxidermie. Car ce film vous agresse, il fait de vous, durant quatre-vingt-dix minutes, un punching-ball vivant et vous laisse, à la fin, groggy, pas loin du KO. Mais si on n’aime pas Taxidermie, on ne l’oublie pas de sitôt. György Pálfy (deuxième film après un premier long déjà étrange, Hic) semble un cinéaste hors norme et sans limites. On est donc épouvanté et fasciné par ce deuxième volet terrifiant d’un triptyque annoncé, qui évoque la verve d’un Fellini dopé.

Taxidermie est une réflexion en trois temps sur le corps. Celui du soldat, héros du premier épisode, est nié, repoussé, rejeté. En pleine guerre, dans un campement solitaire et glacé, ce souffre-douleur d’un officier sadique s’adonne frénétiquement au sexe. Certaines pratiques s’avèrent douloureuses (un coq lui pique son membre en érection alors qu’il joue au voyeur), certaines, carrément dangereuses, puisqu’il y perd la vie. Au milieu des années 50, son fils illégitime, Kálmán, au corps boursouflé depuis l’enfance, est devenu le roi de sa spécialité : la nourriture. C’est le champion hongrois d’olympiades de la bouffe, qui font fureur à l’époque et où des monstres de foire ingurgitent à toute allure, sous l’œil admiratif des pontes du Parti, des tonnes d’aliments divers – 45 kilos de caviar rouge en vingt minutes, c’est l’un des défis relevés par Kálmán – pour mieux les vomir aussitôt après. Comment s’étonner, alors, du sort qui attend la troisième génération ? Le fils de Kálmán est devenu aussi maigre qu’un squelette, c’est un solitaire aux yeux fous, un taxidermiste qui empaillera son père et modèlera son propre corps afin..." La suite sur telerama.fr (article payant)

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