"Aux États-Unis, un petit pays d’Europe fait rêver les conservateurs, qui viennent d’y tenir leur assemblée annuelle : c’est la Hongrie. Décryptage de cette fascination pour le régime de Victor Orbán, qui conjugue nationalisme, illibéralisme et “socialisme des imbéciles”.
Aux États-Unis, trois des principales actualités sont l’érosion des droits reproductifs (la Cour suprême étant sur le point de mettre fin au droit constitutionnel à l’IVG), la flambée des violences racistes (le mythe d’un “grand remplacement” des Blancs par des immigrés a manifestement motivé le terroriste de Buffalo qui a massacré 10 personnes), et l’autoritarisme croissant du Parti républicain (aux primaires pour les élections de mi-mandat, de nombreux candidats relaient les mensonges de Trump sur les élections et veulent contester les futurs scrutins). Ces sujets peuvent sembler distincts, mais ils sont en réalité plusieurs fibres d’une même corde, une corde qui risque d’étouffer la démocratie américaine.
Pour voir en quoi ces trois menaces sont liées, il faut détourner son regard des États-Unis et jeter un œil du côté de la Hongrie, où s’est tenue, à la mi-mai, l’assemblée annuelle de la Conservative Political Action Conference (CPAC), qui est de très loin le rendez-vous politique conservateur le plus incontournable aux États-Unis.
Le simple fait que la CPAC se réunisse à Budapest témoigne de l’influence démesurée qu’a aujourd’hui le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, sur la droite américaine. Orbán est un demi-dieu aux yeux de ces conservateurs, car il aurait réussi à relancer le taux de natalité hongrois, à repousser les migrants et à faire barrage à la gauche en rejetant les normes institutionnelles et juridiques. Récemment réélu pour un quatrième mandat consécutif, Orbán a la main non seulement sur le régime hongrois, mais aussi sur l’imaginaire de la droite. Les sympathisants américains du Parti républicain voient sur les rives du Danube l’avenir qu’ils veulent imposer aux États-Unis.
Diabolisation de SorosMatt Schlapp, responsable de la CPAC, s’est vu demander s’il pensait, tout comme Orbán, que l’immigration était un “suicide national”. Schlapp a répondu que l’annulation de l’arrêt Roe vs. Wade permettrait peut-être de ne plus avoir besoin de l’immigration. “Si vous craignez ce supposé ‘remplacement’, pourquoi ne pas commencer par laisser vivre notre propre peuple”, a-t-il suggéré.
Malgré ses précautions oratoires, Schlapp a bel et bien accordé du crédit à la théorie du “grand remplacement”, qu’il associe à l’inquiétude que “notre peuple” ne fasse pas assez d’enfants. Dans le manifeste du tueur présumé de Buffalo, un texte largement copié sur les déclarations d’autres terroristes racistes, on retrouve beaucoup de ces thématiques. Le manifeste déplore la baisse du taux de fécondité chez les Blancs et la hausse de l’immigration en provenance de pays où les populations ne sont pas blanches, pour ensuite reprocher ces problèmes aux juifs, faisant [du milliardaire américain d’origine hongroise] George Soros la figure dont “les financements à..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
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