vendredi 3 juin 2022

Sanctions européennes contre la Russie : le Hongrois Viktor Orban obtient une nouvelle concession

"A la demande du premier ministre hongrois, les Européens ont retiré le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, Kirill, de la liste des personnalités sanctionnées. 

Après la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens à Bruxelles, lundi 30 et mardi 31 mai, les Vingt-Sept pensaient avoir trouvé un compromis sur le sixième paquet de sanctions contre Moscou. C’était sans compter avec Viktor Orban, le premier ministre hongrois, qui, mercredi 1er juin, a émis une nouvelle revendication et obtenu à l’arraché une dernière concession : jeudi, les Européens se sont résolus à enlever de la liste des personnalités sanctionnées le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, Kirill, qui soutient sans ambiguïté l’invasion russe de l’Ukraine.

C’est peu dire que, dans cette séquence, Budapest n’a pas respecté la grammaire des affaires communautaires : si les négociations menées durant un Conseil européen peuvent être difficiles, un accord politique, une fois scellé, ne se défait pas. Budapest avait certes évoqué le cas du patriarche Kirill avant la réunion, mais à aucun moment, M. Orban, connu pour sa proximité avec Vladimir Poutine, n’en a ensuite fait part à ses homologues, préférant se concentrer sur les questions énergétiques, hautement complexes.

Sur ce point, les Vingt-Sept se sont entendus pour exclure temporairement la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie de leur décision d’un embargo sur le pétrole russe, tenant ainsi compte des spécificités de ces pays et de leur lourde dépendance à l’or noir russe. Pour le reste – des mesures restrictives sur des banques, des chaînes de télévision et de nouveaux oligarques et proches du Kremlin –, les derniers ajustements avaient été arrêtés avant le Conseil européen et le dossier était clos. Du moins, c’est ce qu’on pensait à Bruxelles.

« On déplore tous cette décision de retirer Kirill de la liste des sanctionnés. Mais on n’allait pas sacrifier un paquet de sanctions conséquent sur l’autel du patriarche orthodoxe », commente un diplomate. Pourquoi Viktor Orban a-t-il tant tenu à épargner le religieux russe ? « Cela affecterait la liberté religieuse des communautés en Hongrie, qui est sacro-sainte », avait-il expliqué lors d’une interview radiophonique, le 6 mai, après « avoir reçu une lettre de la communauté orthodoxe hongroise lui demandant de tout faire pour s’y opposer ». Une communauté qui ne représente que 0,1 % de la population hongroise, selon le dernier recensement de 2011. Mais M. Orban, lui-même calviniste peu pratiquant, se fait fort depuis la crise des réfugiés de 2015 de défendre l’identité chrétienne en Europe. Il partage également avec l’Eglise russe une obsession contre la communauté LGBT." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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