"Pouvait-on rêver d’un meilleur terrain de jeu ? Pour nous autres, collégiens de la capitale, c’était l’idéal. Nous n’aurions pu imaginer un endroit qui se prêtât mieux à jouer aux Peaux-Rouges. Le terrain de la rue Paul était une magnifique plaine figurant à merveille une savane d’Amérique. Quant au chantier de la scierie, c’était à volonté tout le reste, la ville, la forêt, les montagnes Rocheuses, selon la circonstance et le moment.
Ce petit roman date de 1906 et pourtant on le retrouve partout. A Ankara il y a trois ans, j’en avais trouvé une édition turque toute fraîche en devanture d’une librairie, dans une collection « classiques du monde moderne ». L’année suivante, c’est en lisant le texte autobiographique Jardin, cendre de Danilo Kiš, publié en 1965, que j’étais tombée sur une mention de ce livre, un peu caché sous son titre traduit en serbo-croate et de là en français, « les petits garçons de la rue Pavlov ». Tout récemment, c’est dans L’Horizon, un roman (lui aussi de nature en partie autobiographique) traduit du polonais, que j’ai été surprise, au détour d’une page, par une nouvelle référence à ce roman, qu’une note de bas de page présente très justement comme un « classique de la littérature jeunesse ».
Le fait que Les gars de la rue Paul est un grand classique
de la littérature hongroise, je le savais, mais le fait qu’on puisse
lire et qu’on ait pu lire ce petit roman de 1906 en traduction
polonaise, serbo-croate, turque (entre autres langues) et qu’on le
retrouve même dans des romans publiés dans d’autres langues, ce n’est
tout de même pas si commun. Depuis, je jette toujours un coup d’œil sur
les rayons des librairies étrangères pour voir si j’y retrouve Les gars de la rue Paul,
tout en me doutant bien que c’est le genre de chose pour laquelle il
vaut mieux se laisser surprendre à un moment où on ne s’y attend pas." La suite sur passagealest.wordpress.com
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