"La monnaie du pays dirigé par Viktor Orban, longtemps contrôlée à la baisse pour assurer la compétitivité de l’industrie nationale, a dévissé de 16 % par rapport à l’euro depuis le début de l’année.
« Le forint à son plus bas niveau historique. » Tous les jours, ou presque, depuis des mois, c’est à peu près le même titre qui apparaît à la une des sites d’information hongrois, du moins ceux qui ne sont pas sous l’emprise du premier ministre nationaliste, Viktor Orban, lesquels doivent taire les mauvaises nouvelles. Mardi 11 octobre, la monnaie hongroise a battu un nouveau record historique à la baisse, à 429 forints pour un euro, contre 359 forints il y a encore un an, et 265 forints lors de l’arrivée au pouvoir de M. Orban, il y a plus de douze ans, en 2010.
Sous sa direction, la Hongrie a toujours refusé d’adopter l’euro et a longtemps compté sur un forint faible pour assurer la compétitivité de son industrie. Mais la baisse contrôlée s’est désormais transformée en une chute inquiétante, sous l’effet de la guerre en Ukraine et d’une inflation galopante. Avec un plongeon de 16,6 % par rapport à l’euro depuis le début de l’année, le forint est la monnaie actuellement la plus fragile de l’Union européenne (UE), et sous-performe considérablement par rapport à ses voisins. La couronne tchèque reste stable et le zloty polonais n’a baissé que de 6,2 % sur la même période, alors que les deux devises sont confrontées au même environnement.
« Dépendance très forte au gaz russe »Pour l’instant, aucun mouvement de panique n’est toutefois observable chez les 10 millions de Hongrois, même si certains sites Internet immobiliers assurent que de plus en plus de vendeurs affichent les montants de leurs biens en euros. Mais certains analystes, comme ceux d’Allianz, ont alerté, fin septembre, sur le risque de crise affectant la balance des paiements dans les prochains mois. « Si les autorités ne réagissent pas, la situation de l’Argentine pourrait se produire en Hongrie », a même estimé, le 11 octobre, l’économiste et ancien ministre des finances Laszlo Csaba, en évoquant une potentielle intervention du Fonds monétaire international, comme lors de la crise de 2008.
Malgré ses multiples interventions, la Banque nationale hongroise n’arrive pas, en effet, à stopper la chute de sa monnaie. Fin septembre, elle a de nouveau relevé son principal taux d’intérêt directeur, qui atteint désormais 13 %, soit le plus haut taux de toute l’UE, avec pour objectif « d’atteindre et de maintenir la stabilité des prix », alors que « le risque de récession de l’économie mondiale s’est accru ». L’inflation a grimpé à 20,1 % sur un an, en septembre, selon les derniers chiffres. Mais la banque centrale a annoncé dans le même temps que ce serait la dernière hausse de son cycle actuel, ce qui ne semble pas avoir satisfait les marchés." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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