jeudi 20 octobre 2022

Judit Varga, l’atout de Viktor Orban dans son bras de fer avec l’Union européenne

"Brillante polyglotte, la ministre de la justice, également chargée des affaires européennes, sillonne les capitales pour tenter de convaincre les Vingt-Sept de la mise en œuvre des réformes promises par Budapest. 

Si la Hongrie finit par toucher les 13,3 milliards d’euros dont l’Union européenne (UE) bloque le versement en raison des dérives autoritaires de son premier ministre nationaliste, ce sera grâce à elle. A 42 ans, Judit Varga, ministre de la justice de Viktor Orban depuis 2019, également chargée des affaires européennes, ne compte pas ses heures pour sillonner les capitales européennes, en espérant convaincre que Budapest est prêt à se réformer.

D’ici au 19 novembre, la Hongrie doit en effet adopter une liste de dix-sept mesures exigées par la Commission européenne, après quoi les Etats membres seront consultés pour dire s’ils jugent, ou non, cet effort suffisant. « Quand vous écoutez Judit Varga, vous avez l’impression que la Hongrie est le phare de l’Europe en matière de lutte contre la corruption ! », s’amuse un diplomate européen, qui l’a rencontrée lors de l’un de ses déplacements.

Pour convaincre, M. Orban a décidé d’envoyer au front cette brillante polyglotte habituée des arcanes bruxellois pour y avoir travaillé neuf ans comme assistante parlementaire. « Elle est un visage moderne de la Hongrie et ce n’est sans doute pas un hasard si c’est une femme », juge Didier Reynders, commissaire à la justice.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, « il y a un partage des rôles entre “bad cop” et “good cop”. Elle incarne le visage plus ouvert de la Hongrie », juge l’eurodéputé français (Les Républicains) François-Xavier Bellamy, qui l’a rencontrée à deux reprises. Sur le fond, elle est surtout d’une loyauté sans faille à M. Orban. « Elle a des convictions très orbaniennes. Elle n’est pas là pour plaire ou lâcher le morceau. Elle est là pour combattre. Elle est, en quelque sorte, un cheval de Troie », estime l’ex-secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, aujourd’hui ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, qui l’a côtoyée à Bruxelles.

« Ambitieuse et forte »
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