"La fête d’un proche constituant en Hongrie un événement familial, voire tribal, des plus joyeux, le dix-huit mars 1944, jour, selon le calendrier grégorien, de la Saint-Alexandre, nous invitâmes quelques-uns de nos amis à dîner.
Dîner frugal, certes – « à la guerre comme à la guerre » -, mais qu’égayèrent toutefois les vins généreux offerts par nos amis du Balaton. Venant seconder nos poêles en faïence chichement remplis et quasi défaillants, ces vins, issus des terres volcaniques de la région, contribuaient à nous réchauffer en cette soirée un peu fraîche d’un début de printemps. Nous étions réunis dans la salle à manger : j’habitais cet immeuble depuis une dizaine d’années.
Il nous arrive souvent de pressentir, de flairer, en quelque manière, un événement ou un message susceptibles de bouleverser notre vie. « C’était dans l’air », se dit-on alors. C’est ainsi que ce soir-là, sans être pourtant sûrs de rien, nous nous attendions tous à un changement aussi décisif qu’imminent.
Ces Mémoires de Hongrie étaient dans mes bagages lorsque je suis arrivée en Hongrie pour la première fois il y a beaucoup d’années et je ne suis pas sûre de les avoir relus depuis. La description qu’y fait Márai de l’invasion allemande de la Hongrie, dans les pages du premier chapitre dont la citation ci-dessus est le début, est inoubliable. C’était un 19 mars 1944, pendant la nuit." La suite sur passagealest.wordpress.com
mardi 19 mars 2024
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