"Le gouvernement entend mettre un terme à l’autonomie du plus prestigieux
établissement d’enseignement supérieur, l’Académie hongroise des
sciences.
Depuis décembre 2017, la Hongrie est assignée par la Commission devant
la Cour de justice de l’Union européenne parce qu’elle a bouté hors de
Budapest un établissement américain fondé par le milliardaire George
Soros, l’université d’Europe centrale (CEU). Malgré cette procédure,
Viktor Orban continue son kulturkampf envers et contre tout : réélu en avril, il a décidé de s’attaquer, cette fois, à l’Académie hongroise des sciences (MTA), le plus ancien et le plus grand organisme de recherches du pays. Fondée au XIXe siècle, l’Académie symbolise la renaissance nationale, à l’époque, de ce pays d’Europe centrale.
Le 12 février, des centaines d’universitaires ont manifesté pour
dénoncer la reprise en main de cette institution qui est l’une des plus
respectées du pays. A la fin du mois de mars, le gouvernement
souverainiste de Viktor Orban devrait en effet annoncer qu’il
distribuera désormais directement les crédits alloués à la recherche,
privant de ce fait l’Académie et ses 5 000 salariés de l’autonomie dont
ils disposaient jusqu’alors. Les sommes en jeu sont considérables : le
budget annuel de l’institution atteint 40 milliards de forints
(127 millions d’euros).
Dans un courrier adressé à des
scientifiques qui critiquent cette réforme, le premier ministre hongrois
affirme que ces changements sont justifiés par la volonté de « permettre au savoir de générer des avantages économiques directs ». « Malheureusement », ajoute le chantre de l’illibéralisme, « les
classements internationaux montrent que la Hongrie est l’un des pays
européens les moins performants en matière d’innovation. »" La suite sur lemonde.fr (article payant)
vendredi 15 mars 2019
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