"Face aux divisions des États membres en politique étrangère, l’hémicycle tacle les régimes autoritaires, défend les droits humains et soutient des minorités opprimées comme les Ouïgours, décrypte ce magazine hongrois de gauche.
S’il existe bien un domaine où les intérêts des États membres de l’UE se déchirent spectaculairement, la politique étrangère arrive sûrement en tête. Avec vingt-sept pays, difficile de s’accorder sur le lancement de négociations d’adhésion ou les atteintes aux droits de l’homme dans un État hors-Union. Parfois, un seul pays prend très à cœur une affaire, mais sa position suffit à contrecarrer, par exemple, l’approbation d’une déclaration commune.
Athènes bloqua l’entrée de la Macédoine dans l’Otan, car elle craignait que Skopje ne fasse valoir des ambitions territoriales dans les régions grecques abritant une minorité macédonienne. La naissance de la République de Macédoine du Nord servit de solution. La Bulgarie refuse l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Macédoine, car elle s’inquiète des droits de la minorité bulgare. Pendant des décennies, Chypre empêcha la Turquie de négocier son entrée dans l’UE. Plus récemment, la Hongrie retoquait la déclaration taclant la politique hongkongaise de la Chine. Pas étonnant que l’Union souhaite limiter la possibilité de veto des États membres et soumettre l’adoption des décisions de politique étrangère au vote de la majorité qualifiée.
L’hémicycle est incontournableSur ces questions, le Parlement européen assume le rôle de conscience morale de l’UE. Les eurodéputés n’ont pas à prendre en compte les intérêts de leurs gouvernements respectifs. Ceux qui accordent trop de considération à l’opinion de leur pays peuvent être facilement contournés, le droit de veto n’existant pas dans l’hémicycle. Des délégations d’eurodéputés enquêtent souvent dans les pays problématiques, et leurs missions sont susceptibles de déboucher sur le vote d’une condamnation formelle adoptée par le Parlement.
Désormais, l’hémicycle est incontournable en politique étrangère, et le Conseil de l’Union traite le Parlement comme partenaire égal à de maintes occasions. Son importance croît particulièrement lorsque des conflits sont sur la table, comme la question du Moyen-Orient ou la relation tendue entre Israël et l’Union européenne. Le Parlement joue un rôle majeur dans les discussions avec la société civile et essuie des critiques lorsqu’il soutient la “cause palestinienne”, alors qu’il cherche surtout à améliorer leurs conditions d’existence en maintenant, notamment, à l’ordre du jour la détresse des habitants de la bande de Gaza." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
L'article en hongrois sur jelen.media
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