lundi 13 décembre 2021

Entretien - Péter Márki-Zay, principal opposant à Viktor Orban : "L'Europe ne devrait pas le protéger"

"En avril prochain, Péter Márki-Zay affrontera le Premier ministre sortant lors des élections législatives en Hongrie. Pour L'Express, il évoque ce que serait l'après-Orban s'il l'emporte.

En février 2018, Péter Márki-Zay débutait sa carrière politique en remportant la ville de Hódmezovásárhely, dans le sud-est de la Hongrie, lors d'une élection partielle. Fief du parti Fidesz au pouvoir, cette commune de 44 000 âmes était pourtant réputée imprenable. 

En octobre 2021, ce maire conservateur indépendant de 49 ans décrochait, à la surprise générale, l'investiture à la primaire organisée par l'opposition. Futur adversaire du Premier ministre Viktor Orbán, lors des législatives d'avril 2022, cet Européen convaincu dénonce l'hypocrisie du régime actuel et entend, s'il est élu, ramener la Hongrie vers l'Europe. Entretien. 

L'Express : Comment qualifieriez-vous le régime dirigé par Viktor Orbán ?  

Péter Márki-Zay : Contrairement à ce qu'il prétend, Orbán n'est ni conservateur ni chrétien. Durant sa carrière, il s'est illustré comme secrétaire des jeunesses communistes magyares, puis il est devenu un libéral acharné, avant de construire un Etat-parti alimenté par des campagnes de haine. Orbán n'a aucune valeur. Il stigmatise les LGBT alors qu'il y a des homosexuels au Fidesz et qu'il connaissait l'orientation de József Szájer [membre fondateur du Fidesz et ex-député européen, interpellé en décembre 2020 en marge d'une partie fine masculine à Bruxelles]. Il n'est pas antisémite, mais mène des campagnes contre George Soros inspirées par Arthur Finkelstein, un juif américain homosexuel.  

Sa seule constante, c'est la corruption. La Hongrie n'est plus un Etat de droit. L'Europe ne devrait pas protéger Orbán. 

Les partis d'opposition et votre mouvement, "La Hongrie pour tous", se sont alliés contre lui. Comment se passe la préparation de la campagne ? 

Nous sommes d'accord sur 90% des sujets. Sans nous, l'opposition ne serait pas en mesure de détrôner Orbán, mais nos formations ont besoin les unes des autres. En tant que chrétien père de sept enfants, je désapprouve l'avortement et le divorce, mais je prône une séparation claire entre l'Etat séculier et l'Eglise, instrumentalisée par Orbán. J'ai aussi une sensibilité sociale. En février 2018, j'ai renversé un bastion Fidesz. Je peux aller chercher les conservateurs et les indécis." La suite sur lexpress.fr (article payant)

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