lundi 12 février 2024

La Hongrie est-elle rentrée dans le rang ?

"Le 1er février, les Vingt-Sept sont parvenus à un accord sur une nouvelle aide financière à l’Ukraine au terme d’un bras de fer de plusieurs semaines avec le premier ministre hongrois. Viktor Orban est-il isolé politiquement ? Isolé idéologiquement ? Ses idées progressent en Europe... 

Avec
  • Magali Lafourcade Magistrate, secrétaire générale de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
  • Thomas Gomart Historien des relations internationales, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI).
  • Sylvie Kauffmann éditorialiste au journal « le monde », spécialiste notamment des questions internationales.
  • Bertrand Badie Professeur des relations internationales

Le Premier ministre polonais n’a pas mâché ses mots la semaine dernière à l’ouverture du Conseil européen. « Il n’y a pas de lassitude vis-à-vis de l’Ukraine, mais une lassitude à propos d’Orban » a lâché Donald Tusk. Moment de franchise teinté d’exaspération à propos de son homologue hongrois, opposé au déblocage d’une aide de 50 milliards d’€ en faveur de Kiev.

Finalement, Viktor Orban est rentré dans le rang, les 27 se sont mis d’accord. Fin du psychodrame.

Si les liens entre Varsovie et Budapest s’étaient déjà distendus après le début de l’offensive russe en Ukraine, on peut désormais parler de divorce entre les dirigeants des deux pays. En octobre, les législatives polonaises ont porté au pouvoir un revenant, le libéral Donald Tusk, l’antithèse de son prédécesseur Mateusz Morawiecki du parti conservateur Droit et Justice.

Un allié de moins pour le hongrois Orban au sein de l’Union européenne.

Certes, ce dernier peut compter sur son voisin slovaque, avec qui il partage une proximité idéologique forte. La Slovaquie est dirigée depuis cet automne par le leader populiste Robert Fico, adepte de méthodes autoritaires pour diriger le pays (il vient de faire adopter au forceps une réforme controversée du code pénal). Mais sur la scène européenne, la petite Slovaquie n’a aucun intérêt à jouer les frondeuses.

La Hongrie de Orban, qui présidera le Conseil de l’UE à partir du mois de juillet, parait donc bien isolée désormais. Du moins sur le plan diplomatique. Car les idées portées par le premier ministre hongrois, elles, se diffusent dans l’opinion, un peu partout en Europe. Et les prochaines élections européennes pourraient se solder par ce paradoxe : un Orban seul…et triomphant.

Le premier ministre hongrois est-il rentré dans le rang ?

La Hongrie prendra la présidence du conseil de l'UE en juillet. A quoi faut-il s’attendre ?"

A écouter sur radiofrance.fr (32 MIN)

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