Par Gwenaëlle Aubry, écrivaine et Nina Yargekov, écrivaine
"Pour
avoir formulé des critiques à l’encontre du gouvernement de Viktor
Orbán, la romancière est la cible de violentes attaques et d’une
ostracisation sur la scène publique.
Un beau jour de février 2021, dans un pays membre de l’Union européenne, une écrivaine accorde un entretien à un magazine littéraire. Elle s’appelle Krisztina Tóth, elle est hongroise, elle a écrit une trentaine de livres, traduits en seize langues, et a reçu un nombre impressionnant de prix littéraires (1).
Dans cet entretien, Krisztina Tóth répond (comme d’autres avant elle, qui n’ont pas été inquiétés) à onze questions consacrées à la littérature. Parmi les sujets abordés, il y a celui des programmes scolaires : quel livre ajouteriez-vous à la liste des œuvres obligatoires à l’école ? Et quel livre retireriez-vous de cette liste ? Elle se prête à l’exercice et déclare j’ajouterais ceci, je retirerais cela.
Ses réponses, et plus particulièrement ses réserves à l’encontre de l’Homme d’or, roman du célèbre écrivain Mór Jókai (1825-1904), qui, selon elle, ne véhicule pas spécialement l’idée que les femmes pourraient être les égales des hommes, déclenchent une polémique (2). Dans les médias proches du pouvoir, les attaques, violentes, se multiplient, relayées par les réseaux sociaux : on crie à la censure féministe, à l’outrage au patrimoine littéraire national. Le site de Krisztina Tóth explose sous les messages à caractère sexuel, les injures racistes (elle a adopté une petite fille rom) et les menaces explicites. On l’insulte dans la rue, on remplit sa boîte à lettres d’immondices. Elle a dû changer sa fille d’école." La suite sur liberation.fr
(1) En français, on peut notamment citer le Rêve du Minotaure, traduit par Lionel Ray, éditions Caractères, 2001, et Code-barres, traduit par Guillaume Métayer, Gallimard, 2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.