"C’est dans un français fait de phrases simples et factuelles qu’est écrit le dernier livre de ma série sur la Hongrie et l’exil : Hier, d’Agota Kristof, un livre qui a plus à voir avec l’expérience humaine et la relation à la langue qu’avec un pays en particulier. Il ne mentionne d’ailleurs jamais de pays, ni de dates, même si quelques noms de personnes le rattachent immédiatement à la Hongrie, et même si l’on sait que l’œuvre d’Agota Kristof (née en Hongrie, établie en Suisse, francophone d’adoption) est marquée par son expérience de l’exil.
Line couche l’enfant dans son petit lit, ensuite elle et son mari se couchent dans le grand lit et ils éteignent la lumière.
Les phrases sont réduites à leur plus simple expression, en mots et
en sentiments. Des interstices entre les mots et les phrases ressortent
pourtant la solitude, le poids d’un traumatisme d’enfance, le doute sur
l’identité, et l’effet cumulé d’une existence régie par la « course
imbécile » d’un travail en usine sans cesse répété. Tout cela est
exprimé par le narrateur qui, depuis dix ans, travaille dans une
fabrique d’horlogerie pendant le jour, écrit le soir sans savoir « pour
qui et pour quelle raison », et souffre continuellement de « l’absence
de Line, l’absence d’espoir »." La suite sur passagealest.wordpress.com
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