samedi 6 août 2022

Katalin Karikó, pionnière du vaccin à ARN messager: «Si j’étais restée en Hongrie, je serais devenue médiocre et pleurnicharde»

"Dans l’ombre, parfois dans un sous-sol, durant près de quarante ans, Katalin Karikó a consacré sa vie à l’ARN messager. Ses avancées se sont révélées déterminantes pour Moderna et BioNTech. Elles ont permis le développement rapide d’un vaccin anti-Covid. La scientifique savoure, oui, mais «sans esprit de revanche».

Le visage souriant, franc et fatigué, à en croire l’écran de l’ordinateur à travers lequel la biochimiste répond aux questions (celles portant sur un possible vaccin pancorona, sur la production de vaccins dans le monde et sur une éventuelle levée de brevets ont été déclinées), depuis sa maison des environs de Philadelphie (Pennsylvanie). Elle se dit d’ailleurs un peu surprise de toute cette attention médiatique. Des prix, des distinctions, des doctorats honoris causa, des centaines de demandes d’interview, du monde entier, elle qui menait une vie discrète jusqu’à la pandémie. Senior vice-présidente de la start-up allemande BioNTech, depuis 2013, elle reste mordue de recherche. Certes, la découverte de l’ARN messager demeure une aventure collective, mais le procédé doit beaucoup à la pugnacité et la résilience de cette chercheuse née en Hongrie, il y a 67 ans, dans une petite ville près de Kisújszállás, où son père est boucher, sa mère, comptable. Tôt prise de passion pour les sciences, et surtout décidée, Katalin Karikó choisit le terrain aride de la biochimie et plus particulièrement de l’ARN. La jeune chercheuse rêve d’en percer les secrets. La tâche est laborieuse." La suite sur levif.be (article payant)

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