jeudi 11 mars 2021

Du traducteur cleptomane au traducteur tennisman


Par Maël Renouard
"A comme Babel : ingénieux et ludique, ce titre dit beaucoup du livre et de son auteur.
Les enfants savent que « A », avant de devenir une lettre, a été une tour Eiffel, une pyramide effilée munie d’un étage. Que soudain, à leur exemple, l’on voie ce « A » comme un pictogramme, comme le symbole du premier gratte-ciel de l’histoire du monde, et alors, miracle, magie : Tour (de Babel) comme (Tour de) Babel, l’impossible devient évidence, la contradiction devient tautologie, l’absurde devient équation.
Une autre lecture peut faire apparaître le substrat de cette équation, l’idée centrale illustrée par chaque péripétie ou anecdote de ce texte, qui, loin d’être un livre à lourdes thèses et transitions-chevilles, est un essai-récit léger et vivant, d’un genre d’ailleurs très singulier, dont il faudra reparler ici, un peu plus tard. Prenons donc le « A », maintenant, comme un « alpha », comme le parfait symbole de l’originaire. A comme Babel serait alors la formule d’une certaine déconstruction – dans un sens qui n’a rien de relâché – du mythe originaire de la langue adamique. A comme Babel, cela voudrait dire qu’il n’y a d’origine que déjà babélienne, déjà marquée par la pluralité des langues, et qu’il serait vain de rêver à une condition plus pure. A comme Babel, ce serait A-pas-comme-Adam. Nous sommes voués à nous traduire et, pour l’auteur de ce livre, c’est le contraire d’un drame : il raconte les perplexités, les trouvailles, les audaces, les doutes, les délassements d’un traducteur, tout un travail et un jeu de l’esprit dont nous serions privés dans l’état adamique…" La suite sur cairn.info (article payant)

Voir aussi diacritik.com

 

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