lundi 9 mars 2020

En Hongrie, les refuzniks qui résistent à la « reprise en main » de Viktor Orbán sur le théâtre

"Eglise, famille, patrie… c’est le nouveau credo du Premier ministre conservateur imposé à la scène hongroise. Son objectif : prendre le contrôle de la culture pour la mettre au service de la nation.
Istvan Ugrai a d’abord hésité. Fallait-il choisir de « renforcer l’identité hongroise et la famille » ? De « promouvoir les grands moments glorieux de l’histoire » ? Ou bien de « présenter la beauté de la vie par les moyens de l’humour et de la beauté » ? L’appel à projets lancé par le gouvernement hongrois a plongé ce directeur de théâtre dans des abîmes de perplexité. Mais même si « c’est en contradiction avec ce que doit être le théâtre et – au passage écrit avec les pieds », remarque-t-il, perfide, il a bien fallu se décider.
Pour sauver L’Atrium. Son sol en damier, ses colonnes recouvertes de miroirs, ses murs orange et son ancienne salle de cinéma des années 1970 devenue l’une des meilleures scènes de théâtre populaire de Budapest. Istvan Ugrai a donc fini par jeter son dévolu sur la beauté de la vie.
« On a soumis sept pièces dans cette catégorie qui ne veut rien dire. »Et ? Le colosse se passe la main dans sa coupe de porc-épic en poussant un gros soupir qui disparaît dans son double menton. « Toutes refusées ».

Une guerre culturelle
Voilà à quoi en sont réduits les théâtres indépendants de Hongrie qui jouent pourtant tous les soirs à guichets fermés. S’ils veulent continuer à recevoir des subventions publiques, ils n’ont plus d’autre choix que de répondre à l’une des vingt-deux catégories édictées par le ministère des Ressources humaines.
Car de ministère de la Culture, il n’y en a plus dans ce pays, et c’est somme toute logique puisqu’elle n’y est plus une fin en soi." La suite sur nouvelobs.com (article payant)

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