Péter Korniss : Devant la gare de l'Ouest (1984)
Galerie Keller 11 rue Keller, 75011 Paris
Vernissage à la Galerie Keller le 4 novembre à 18h !
À la fin
des années 1970, Péter Korniss commence à s’intéresser aux navetteurs de
province qui montent chaque semaine à Budapest pour y trouver du
travail. À l’époque, plus d’un quart de millions de personnes vivent
ainsi en Hongrie. Ce projet permet à Korniss de représenter certaines
situations typiques de la société à cette époque : le passé paysan, le
travail en ville, le foyer d’hébergement d’ouvriers, la famille au
village et le voyage hebdomadaire en train. Au bout d’un an et demi,
c’est András Skarbit, ouvrier sans qualification, faisant la navette
entre Tiszaeszlár et Budapest, qui devient le personnage central de ce
projet. Korniss documente la vie de Skarbit pendant presque 10 ans,
jusqu’à la retraite de celui-ci. Dans l’histoire de la photographie
hongroise, c’est un projet d’une envergure inédite. Souvent considérée
comme l’œuvre majeure de Korniss, la série est aussi perçue comme un
nouveau point de départ dans la photographie contemporaine hongroise.
Spécialiste tchèque qui fait autorité dans le domaine de la photographie, Daniela Mrázková, critique et rédactrice de Revue fotografie et Fotografie-Magazín, auteure de seize livres parus en Tchéquie et à l’étranger, commissaire d’une cinquantaine d’expositions, écrit dans son essai Persona grata Korniss (2017) qu’avec Le navetteur, le photographe hongrois parvient au sommet de son art :
Avec
cette œuvre explorant des situations sociales et des états
psychologiques, Korniss s’est engagé sur la voie de la photographie
sociale qui lui permet de traiter de problèmes sociétaux. Il a réussi
quelque chose d’inédit. Il a été le premier à raconter une histoire
complexe et détaillée en images sur un phénomène, un moyen de
subsistance devenu déterminant dans des pays de l’Europe centrale
postcommuniste. En Tchéquie et en Slovaquie, l’expression navetteur
gagne en actualité après les changements révolutionnaires de 1989 : la
relation capitale-province cède la place à un contexte international ;
beaucoup voyagent de Tchéquie et de Slovaquie en Autriche, de Tchéquie,
de Slovaquie ou de Pologne en Allemagne ainsi que d’Ukraine, de
Biélorussie en Tchéquie, en Pologne et en Slovaquie. Le rôle émotionnel
de l’attachement aux racines rurales est remplacé par le sentiment
d’appartenance à la nationalité. Le récit pictural de Korniss sur András
Skarbit est exceptionnel. Il propose une image exhaustive d’un
phénomène psychosocial devenu généralisé en Europe centrale après la
chute du régime communiste.
Péter Baki, historien de la
photographie et directeur du Musée hongrois de la photographie, évoque
la série dans des termes similaires dans le catalogue Korniss de la
Galerie nationale publié en 2017 : L’album Le navetteur représente
l’une des publications les plus importantes de l’histoire de la
photographie hongroise, mais c’est aussi avec lui que Korniss atteint le
sommet de son art (…) L’exposition de 1988 est devenue un événement
phare pour la photographie et l’intelligentsia hongroises.
Au
même endroit, Baki insiste sur le fait que Korniss est toujours resté
présent, et continue de l’être aujourd’hui, sur la scène internationale,
grâce à ses expositions. Depuis 1974, il ne cesse d’être invité à
l’étranger. L’historien américain d’origine hongroise écrit à propos de
l’exposition de Korniss au Beloit College : Korniss est le photographe le plus connu à l’étranger.
Getty Research Institute, Los Angeles (USA)
Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône (F)
National Media Museum (National Museum of Photography, Film & Television), Bradford (UK)
Musée des Beaux-Arts, Budapest (H)
Musée Déri, Debrecen (H)
Musée hongrois de la photographie, Kecskemét (H)
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