lundi 17 janvier 2022

Miklós Jancsó : « Cantate » à l’occasion de la Journée de la culture hongroise - 22 janvier 2022 à 19 h 30 - Institut Liszt

Institut Liszt 92 Rue Bonaparte 75006 Paris

Miklós Jancsó : Cantate à l’occasion de la Journée de culture hongroise; 1963, 94 minutes, sous-titré en français

Au cours des cinq décennies où Miklós Jancsó (1921-2014) a été artistiquement actif, son œuvre cinématographique a beaucoup évolué. Des codes du « réalisme socialiste » à ceux du « film de genre », sa production est le reflet de son cheminement à travers les mutations politiques et sociales de la Hongrie. Pourtant, cette diversité a été largement éclipsée par l’aura de quelques chefs-d’œuvre réalisés dans les années 1960 et 1970. La radicalité de son esthétique, introduisant un nouvel usage du travelling et du plan long au service d’un lyrisme subversif, a marqué le public et la critique en France et à l’étranger. Le cinéma protéiforme de Jancsó s’est ainsi trouvé associé à un style qui ne correspond qu’à un moment de son parcours, lui qui par ailleurs a investi plusieurs champs d’étude (le droit, l’histoire de l’art et l’ethnologie) et mouvements politiques (le collège populaire, le socialisme) avant de se consacrer au cinéma.

Le cycle Jancsó que nous proposons pour cette année a pour but, d’un côté, de mieux comprendre au sein de ses films la prééminence de l’horizon, du territoire, des corps déambulant dans la plaine, en inscrivant le « style Jancsó » dans un parcours artistique et politique long et complexe. D’un autre côté, il s’agira d’aborder les divers contextes où prend ancrage l’imaginaire qu’il déploie, de la Hongrie à la Yougoslavie, en passant par l’Italie et la France. La question sera notamment de savoir comment le cinéaste s’est intéressé à plusieurs événements marquants de l’histoire hongroise et européenne, et de questionner leur faculté à continuer d’éclairer le présent. Enfin, cette nouvelle exploration de la filmographie de Jancsó doit permettre de jeter un éclairage sur certains pans méconnus de son œuvre (premiers courts métrages, derniers films) et de la faire résonner avec celles d’autres cinéastes hongrois.

Le cycle commence par un chef-d'œuvre réalisé en 1963. Après un début de carrière consacré à des courts métrages documentaires de commande et une première tentative malheureuse du côté de la fiction, Cantate se présente comme un film de rupture et marque le point de départ de la recherche esthétique de Jancsó. À rebours des premiers films du cinéaste louant la marche vers le progrès d’un peuple uni dans le socialisme, « Dissolution et liaison » (traduction littérale du titre original hongrois Oldás és kötés) témoigne d’un état de crise, d’un doute profond à l’égard de la modernité et de ses promesses d’émancipation. Ponctué de réflexions autobiographiques, à commencer par la référence directe à Bartók, Cantate est aussi le film d’une génération de jeunes intellectuels, œuvre matrice annonçant les mutations à venir du cinéma hongrois.

Présenté par Damien Marguet

Entrée libre (avec masque et pass sanitaire)
Réservation obligatoire : reservation@instituthongrois.fr | 01 43 26 06 44

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