mercredi 7 décembre 2022

Des théâtres aux réseaux de tramway, la Hongrie à l’heure des fermetures et des pénuries

"Reportage - Face à l’inflation galopante, théâtres, musées ou universités sont contraints de fermer dans tout le pays. Viktor Orban accuse « les sanctions de Bruxelles » contre la Russie.

Le musée, fermé. Les salles culturelles, fermées. Fraîchement rénové, le théâtre municipal va, lui, baisser le rideau d’ici à mi-décembre. La piscine pourrait suivre en janvier. Quant à la dizaine de bureaux de poste de la commune, seule la moitié est encore ouverte… L’hiver s’annonce particulièrement ennuyeux cette année à Nyiregyhaza, ville d’une centaine de milliers d’habitants située dans la région la plus pauvre de Hongrie, tout au nord-est. Même le traditionnel marché de Noël y est organisé avec des éclairages réduits.

Pour faire face à l’explosion des coûts de l’énergie et à une inflation parmi les plus élevées d’Europe (21,1 % en octobre), la mairie a décidé de fermer brutalement de nombreuses institutions municipales. « On a réussi à laisser la bibliothèque ouverte, mais, pour le reste de la culture, nous avons été obligés de prendre des mesures. Le coût du chauffage a été multiplié par seize », justifie Attila Ulrich, maire adjoint. En distribuant ce jeudi 1er décembre des galettes de pommes de terre gratuites à des dizaines d’administrés qui font la queue dans un froid mordant, cet élu du Fidesz, le parti nationaliste du premier ministre, Viktor Orban, constate que ces mesures suscitent bien peu de protestations.

« Nous avons tout juste 13 degrés dans nos bureaux, nous avons froid », se plaint certes une employée municipale, mais elle en renvoie la responsabilité à « l’Europe ». Beaucoup des habitants assurent, eux, qu’ils n’allaient de toute façon pas au théâtre ou qu’ils ne savent pas nager. « Les Hongrois sont des gens calmes et ils vont rarement manifester contre les prix énergétiques comme ce qu’on peut voir ailleurs en Europe », se satisfait M. Ulrich. Dans ce pays étroitement contrôlé par le parti au pouvoir, ni le théâtre ni le musée local n’ont d’ailleurs souhaité recevoir Le Monde, en expliquant « n’avoir rien à dire sur la décision de la mairie »." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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